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Thursday, May 31, 2012

Chagas ou Le Nouveau Sida de l'Amérique Latine

 Cette maladie partage en effet un certain nombre de points communs avec l’infection du VIH. Comme celle-ci, la période d'incubation est très longue, et elle est quasiment incurable, lorsque le traitement, basé sur une médication lourde administrée sur jusqu’à trois mois, n’est pas entrepris assez tôt. De même, la maladie peut se transmettre de la mère à l’enfant, ou par transfusion sanguine. Un quart des malades développeront une dilatation de certains organes, le cœur ou les intestins, par exemple, qui peuvent alors cesser de fonctionner normalement, voire, éclater, dans certains cas, provoquant une mort immédiate.

Huit millions de personnes ont déjà été contaminées, pour la plupart d’entre elles résidant dans des pays d’Amérique Latine : Bolivie, Mexique, Colombie et Amérique centrale.
Aux États-Unis, plus de 30.000 personnes seraient infectées, pour la plupart des personnes immigrées. Les médicaments ne sont pas aussi onéreux que ceux qui sont utilisés pour combattre le Sida, mais dans les pays pauvres, il peut être difficile de se les procurer. Et comme cette pathologie affecte des populations défavorisées, elle recueille peu d’investissements en matière de recherche de nouveaux traitements.

La maladie de Chagas se développe en deux phases : une phase aiguë où apparait un nodule sur la peau à l’endroit de la porte d’entrée infectieuse, une fièvre, et surtout une atteinte cardiaque dite myocardite. Elle peut aussi être sans aucun signe. Puis des années, après la maladie va se révéler, la parasite ayant atteint le cœur (cardiopathie), le système digestif (troubles de la déglutition, dilatation de l’oesophage, dilatation du colon) et le système nerveux (troubles neurologiques, démence). L’atteinte la plus sévère est la cardiopathie qui touche plus d’un patient sur 4 soit à ce jour 3 et 5 millions d’individus. Elle entraine des arythmies, une insuffisance cardiaque, un risque de mort subite par fibrillation ventriculaire, tachycardie ou embolie artérielle.

Les auteurs de l’éditorial comparent maladie de Chagas et Sida : Le New York Times rapporte que la maladie de  Chagas,  transmise par les piqûres d'insecte (Trypanosoma cruzi) une sorte de punaise hematophage, vient d’être surnommée « Le nouveau Sida des Amériques » dans un éditorial publié par la revue scientifique PLoS Neglected Tropical Diseases.

Les pathologies sont chroniques, nécessitant un traitement long, couteux et pas toujours efficace, la maladie de Chagas est une maladie de la pauvreté tout comme le Sida en particulier dans ses 20 premières années, de nombreux malades n’ont qu’un accès restreint aux soins, les traitements sont difficiles à obtenir et plusieurs pays comme le Paraguay ou la Bolivie font face à des rupture de stock de benznidazole, les malades sont stigmatisés, elles ont toutes deux émergées comme des maladies liées à la transfusion sanguine et à la transmission mère-enfant, enfin la maladie de Chagas possède peu de traitements disponibles, tout comme le Sida dans ses premières années.

Il est donc urgent de lancer plusieurs programme de contrôle de cette maladie mortelle afin d’améliorer la production et la distribution des médicaments existant (benznidazole, nifurtimox), contrôler le vecteur de la maladie (les punaises hématophages), améliorer la formation des personnels sanitaires dans les zones contaminées, lancer des programmes de recherches de traitements efficaces de maladie du coeur ainsi que des traitements utilisables chez la femme enceinte chez laquelle les traitements existant sont contre-indiqués. Un vaccin reste également indispensable. Différents organismes sont au travail mais il est nécessaire, pour éliminer la maladie de Chagas que l’ensemble des organismes gouvernementaux et les agences de santé internationales collaborent efficacement, réclament les auteurs.


Cliquer sur : Un court Métrage sur la Maladie de Chagas... Interessant

Compilation préparée par Mirvaldy B. Joseph


Source:

Friday, May 25, 2012

Osons Croire

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Friday, May 18, 2012

Elections présidentielles dominicaines et Haïti. Essai d’analyse politique.

Publié dans Le Matin
Par Joseph Harold PIERRE, M.A., M.Sc. 

Introduction 
Les élections présidentielles de 2010 en Haiti avaient beaucoup attiré l’attention dominicaine. La presse parlée et écrite y avait accordé une grande place. Le président Leonel Fernandez avait invité certains candidats à présenter leur agenda à la Fondation Globale, Développement et Démocratie (FUNGLODE). Cet intérêt des Dominicains aux élections de 2010 s’insère dans un plan global de mieux comprendre et de mieux cerner la réalité haïtienne, pays dont dépend, pour une large part, la croissance et la stabilité de l’économie dominicaine. Pour son progrès et son développement, Haïti a, elle aussi, besoin de mieux comprendre la réalité dominicaine, de suivre le cours des événements qui s’y déroulent. C’est dans cette perspective que je tiens à présenter les élections présidentielles dominicaines aux leaders d’opinion, aux acteurs travaillant dans les relations haïtiano-dominicaines et au lectorat de Le Nouvelliste en générale. Dans cet essai, je veux utiliser ces élections comme grille d’intelligibilité pour lire la réalité politique dominicaine et surtout pour en dégager les enjeux pour Haïti. 


Le reste du texte comprendra les parties suivantes. Premièrement, j’essaierai de contextualiser les élections ; deuxièmement, je parlerai des deux candidats favoris et leurs partis politiques ; troisièmement, je m’attarderai sur la campagne électorale et sur le rôle qu’y joue Haiti ; et finalement, il sera question d’analyser les enjeux pour Haïti de la victoire de l’un ou l’autre des deux candidats préférés. 

1 – Vision générale des élections

Les élections auront lieu le 20 mai prochain et constituent la cinquième joute depuis que, en 1998, par une reforme de la loi électorale, les présidentielles ont été séparées des législatives. Répartis entre eux 24 partis politiques, les candidats qui se présenteront aux prochaines joutes électorales sont au nombre de six et répondent aux noms de: Hipólito Mejía et Danilo Medina qui sont les deux candidats favoris, Guillermo Moreno, Eduardo Estrella, Max Puig et Julian Serulle. 

Quant à l’électorat, il est composé de 6.5 millions de citoyens sur une population de 9.3 millions d’habitants, soit 70% du total. Parmi les électeurs, le féminin l’emporte sur le masculin par une différence de 1%. Il est important d’attirer l’attention sur deux aspects majeurs : l’un est que 27% des personnes habilitées à voter ont entre 16 et 29 ans, et l’autre consiste en ce que 43% des électeurs appartiennent aux départements (provincias en Rép. Dominicaine) se trouvent à Santo Domingo et à Santiago de los Caballeros, 32% pour la première et 11% pour la seconde. 

Une particularité à souligner dans ces élections est la candidature à la vice-présidence. A la différence d’un premier ministre haïtien qui est choisi après les élections, mais qui pèse fort dans la balance des pouvoirs, du moins selon la constitution, le choix du vice-président dominicain se fait avant les élections et son approbation dépend exclusivement du candidat à la présidence et de son parti. Il faut noter aussi que le vice-president représente plus une figure honorifique à la manière d’un roi européen qu’un décideur en matière de pouvoir. 

En résumé, l’idée à dégager dans cette partie est que le nombre de candidats est considérablement bas si on le compare avec les élections présidentielles en Haiti, alors qu’une forte partie de l’électorat se concentre à la capitale, tout comme en Haiti. 

2 – Danilo Medina et Hipolito Mejia 

Originaire de San Juan de La Maguana (sud du pays) et âgé de 60 ans, Danilo Medina est licencié en Economie et en Chimie dans des universités dominicaines. Membre fondateur du parti sous lequel il se porte candidat, Parti de la Libération Dominicaine (PLD), il fut élu trois fois député et exerça, en deux occasions, le poste de secrétaire d’Etat à la présidence. Pendant son passage à la Chambre Basse (1990-994), il présida la Commission des Affaires Sociales et Provisoire du Parlement Latino-Américain dont le siège se trouve au Brésil. Il est à souligner qu’en 2000, le chimiste-économiste s’était porté candidat à la présidence pour la première fois et a essuyé un échec face à Hipolito Mejia. En ce qui concerne son tempérament et caractère, une partie de l’opinion publique est portée à croire que Danilo soit un citoyen moral, austère et flexible. 

Quant à Hipolito Mejia, celui-ci est né à Santiago de Los Caballeros et a 71 ans, 11 ans de plus que son adversaire. Après son bacc technique à l’institut polytechnique des Jésuites en République Dominicaine, Mejia a décroché une licence en Agronomie à l’université de l’Etat de Caroline du Nord. De ministre de l’Agriculture en 1982, l’agronome est devenu le compagnon de route de Peña Gomez au poste de vice-président aux élections de 1990, lesquelles ont été frauduleusement remportées par Joaquin Balaguer. Le fait le plus saillant dans son passé politique est que son mandat à la présidence (2000-2004) été marqué principalement par la crise économique soldée déclenchée par la faillite de la banque Baninter en 2003. 

Pour ce qui est des partis politiques, les deux furent fondés par Juan Bosch, dominicain d’origine portoricaine, élu président en 1963 et renversé par un coup d’Etat militaire. Accompagné de certains compatriotes, Juan Bosch a fondé le Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD) pendant son exil à Cuba, en vue de consolider la lutte contre la dictature de Trujillo et de le substituer, venu le moment, par un régime démocratique. Apres la mort de Trujillo en mai 1961, les membres du parti ont décidé de rentrer au bercail. Toutefois, une fois arrivés au pays, le PRD ne constituait plus un bloc monolithique, car certains membres s’étaient dérobés à son idéologie pour s’allier à Balaguer, idéologue du trujillisme. Comme un verre brisé, le PRD n’a pas pu refaire son unité et Bosch s’en est finalement séparé pour fonder le Parti de la Libération Dominicaine (PLD) en 1973. A la différence du PRD, de tendance gauchiste dans sa fondation, le PLD se réclame d’une démocratie centriste. L’objectif du nouveau parti, selon son fondateur, consistait à achever l’œuvre de Juan Pablo Duarte qui consistait à faire de la République Dominicaine « une patrie libre, souveraine et indépendante, ou prévalent la justice sociale et le respect de la dignité humaine ». 

Cette partie devrait faire penser l’haïtien sur deux aspects : l’un est que les candidats à la présidence en République Dominicaine ont une histoire politique. Si, chez nous, tel n’est toujours pas le cas, ceci est symptomatique d’un vide de la classe politique haïtienne et qui est nécessairement appelé à être comblé, si on veut renforcer la structure politique et institutionnelle du pays. L’autre aspect qui est la formation des deux partis politiques dominicains, fondés au 20eme siècle doit nous rappeler les partis nationaliste et libéral qui malheureusement n’ont pas fait long feu, mais qui auraient donné une solide base a la démocratie haïtienne. 

3 – la campagne électorale 

La campagne est l’espace-temps où tout se joue dans une élection. Le candidat qui sortira victorieux aura nécessairement utilisé toutes les stratégies susceptibles de lui augmenter ses votes au-dépens de son ou ses contradicteurs. La thématique de l’agenda politique tenant compte des préoccupations de la majorité du peuple, les attaques ou les invectives (campagne négative) lancées contre les opposants, les techniques de publicité (à ce niveau la presse se trouve déterminante) constituent les éléments fondamentaux d’une campagne électorale. Par ailleurs, au-delà de la campagne électorale proprement dite, les sondages n’en demeurent pas moins importants, dans la mesure où ils représentent une force galvanisatrice pour certains et démotivatrice pour d’autres. 

Pour ce qui est des élections dominicaines, on n’en dégagera que deux aspects de la campagne : 1) la thématique des agendas politiques et 2) les sondages. 

3.1 – Thématique des agendas politiques de Hipolito Mejía et de Danilo Medina 

3.1.1 – Corruption et économie 

D’entrée de jeu, les chevaux de bataille de Mejía et de Medina sont la corruption et la continuité du progrès amorcé par le président Fernandez, respectivement. Pour Mejia, aucun gouvernement, dans toute l’histoire de la République Dominicaine, n’a été aussi corrompu que celui de Fernandez. Selon le candidat du PRD, le PLD, c’est-a-dire le parti officiel, aurait dépensé plus de 4 milliards de pesos, dont 70% des fonds alloués au secteur agricole. La question de la dette externe de la République Dominicaine se mêle de la partie. Hipolito Mejia reproche à Danilo Medina, en la personne du gouvernement, d’avoir emmené la dette du pays à un niveau insoutenable. Toutefois, la dette publique dominicaine des gouvernements de Leonel de (2004-2012) est en moyenne 24% du PIB, 21% pour le premier et 29% pour le second, alors qu’elle fut évaluée a 23% en moyenne au gouvernement de Mejia (2000-2004). Il est à noter toutefois qu’en 2003 et 2004, l’un des résultats de la crise économique s’était traduit par une hausse considérable de la dette passant de 18% en 2002 à 28 et 29% du PIB en 2003 et 2004, respectivement. 

D’autres aspects de la débâcle susmentionnée servant d’arguments à Danilo pour discréditer son adversaire furent l’inflation et la dévaluation du peso dominicain qui avaient atteint en 2003 et 2004, des niveaux historiques, augmentant le nombre de pauvres en République Dominicaine à deux millions. 

Les deux candidats coïncident sur le développement du tourisme et de l’agriculture. En ce qui concerne l’industrie du tourisme, Danilo déclare qu’il imitera l’Espagne, la France et l’Italie, de manière à recevoir 10 millions de touristes par an, soit un touriste par habitant. 

Dans la rubrique de la corruption, des éléments conjoncturels se sont révélés de plus en plus importants pour l’un ou l’autre des candidats. Parmi ces éléments, on peut citer la révélation de la journaliste Nuria Pieria, selon laquelle l’ingénieur et entrepreneur Felix Bautista, sénateur du PLB et ami particulier du président Fernandez, aurait donné 2,5 millions, 250 mille et 1,2 millions de dollars à Michel Martelly, à Myrlande Manigat et à Alejandro Toledo, candidat présidentiel au Pérou en 2011, respectivement, pour leur campagne électorale. De plus, peu avant les déclarations de Nuria Piera, la candidate vice-présidente de Danilo Medina, Margarita Cedeño, première dame de la République, aurait été impliquée dans un scandale de corruption consistant en des détournements de fonds que son bureau aurait reçus pour des œuvres humanitaires. Hipolito Mejia a utilisé à tort et à travers ces scandales pour décrier le gouvernement et augmenter les intentions de vote en sa faveur. 

Le PLD a réagi, utilisant à son actif, le « coup d’Etat » qu’aurait tenté de tramer le colonel retraité Pepe Goico, proche collaborateur du candidat de l’opposition. D’un côté ou de l’autre, il est difficile de connaitre la vérité. Toutefois, les dénonciations de l’un ou l’autre des deux camps peuvent paraitre plus plausibles, eu égard aux sources, à la culture de corruption qui prévaut dans l’île, et à une analyse des conditions favorables à la perpétration d’un coup d’Etat. 

En résumé, ce que doit retenir l’analyste ou le leader d’opinion est qu’Haïti constitue un capital non seulement économique mais aussi politique pour la République Dominicaine. D’un autre côté, le projet enviable de Danilo Medina d’ « un touriste par habitant » doit interpeller les ministres du tourisme et de l’économie haïtiens sur le potentiel touristique de notre pays, lequel, bien exploité, peut devenir le moteur économique d’Haïti, tout comme il en est le cas pour la République Dominicaine, pays d’ailleurs sur lequel nous avons un avantage comparatif dans l’industrie touristique, fondé sur notre patrimoine historique. 

3.1.2 – Développement social 

Du point de vue social, la campagne électorale s’est centrée sur l’éducation et le loyer. Pour ce qui est de l’éducation, depuis l’année dernière, la société civile avait exigé au gouvernement l’allocation du 4% du budget national à l’éducation, comme le veut la constitution. Toutefois, ni le gouvernement de Hipolito Mejia (2000-2004) ni ceux de Fernandez n’avaient respecté la constitution sous cet angle. Cette fois-ci, les deux candidats qui s’affrontent pour la deuxième aux élections présidentielles, se sont tous deux compromis d’allouer le 4% à l’éducation. En ce qui concerne le loyer, Danilo Medina a promis de construire 400,000 maisons s’il gagne les élections, alors que Mejia, renouvelant sans cesse son engagement envers les pauvres, n’avance pas de chiffre pour la construction des maisons. 

La lutte contre la délinquance et l’insécurité, et la baisse de la facture de l’électricité (question brulante dans le pays) se trouvent parmi les autres thèmes débattus par les candidats. 

3.1.3 – Relations haïtiano-dominicaines 

Incroyable mais vrai, les relations haïtiano-dominicaines et les conditions de vie des plus de deux millions d’habitants de la diaspora haïtienne en République Dominicaine n’ont pas occupé une place majeure dans les agendas politiques des candidats. Si Mejia qualifie d’immorale la politique dominicaine de refuser aux dominicains de parents haïtiens leur nationalité et dit vouloir remédier à ce problème une fois arrivé au pouvoir, Danilo Medina ne s’y est nullement référé, mais a communiqué sa volonté de la création d’une zone franche avec Haïti. 

3.2 – Les sondages

3.2.1 Etude descriptive des sondages

De Juin de 2011 à mai 2012, 30 sondages ont été réalisés (2.7 par mois) tant par des firmes locales qu’étrangères. 

Comme on peut l’observer dans le graphique ci-dessous, il existe quatre temps bien distincts dans les sondages. Dans le premier temps qui va de juin à octobre 2011, Hipolito Mejia se trouve au-dessus de Danilo Medina avec une différence en moyenne de 11%, soit 51% pour le premier et 40% pour le second. Au second temps qui s’étend de novembre 2011 à la seconde enquête du moins de mars, il n’y a pas de tendance définie et les deux courbes sont très volatiles d’une enquête à une autre. Au cas où les élections auraient été organisées au cours de cette période, il y aurait eu un second tour, car les deux candidats ont obtenu chacun en moyenne 46% des intentions de vote. La troisième période part de la troisième enquête du mois de mars pour prendre fin à la dernière du mois d’avril. Comme on peut le remarquer, il existe une tendance bien soutenue en faveur du candidat officiel et les intentions sont partagées comme suit : 51% en faveur de Danilo contre 44% pour Mejia. 



Dans le graphique, ce qui serait le cinquième temps constitue pour moi une inconnue. Il m’est difficile de croire que la tendance à la hausse en faveur de Mejia pourrait être inversée en si peu de temps. Toutefois, telle est la réalité et la théorie ne saurait la remplacer, sinon qu’elle l’interprète tout en reconnaissant ses erreurs et ses écarts. Et la seule réponse à ma préoccupation est l’opinion de certains dominicains qui vous disent que « la vraie enquête est celle du peuple dans les rues, la vraie enquête sera le 20 mai ». 

3.2.2 - Analyse psycho-politique des sondages 

En vue de saisir les forces qui ont conditionné les résultats des enquêtes, on tiendra compte des aspects suivants : la thématique des agendas politiques des candidats, leur charisme ou personnalité, les publicités et la presse. 

Pour ce qui est du premier aspect, une théorie psycho-politique des campagnes électorales les divise en deux groupes : les faciles et les difficiles. Les premiers se référent aux réalités quotidiennes qui ont affecté la majorité du peuple depuis longtemps et dont la compréhension ou saisie ne requiert pas de formation académique. Parmi les thèmes faciles, pourraient se classer, dans le contexte dominicain, la cherté de la vie, la corruption, le chômage et l’insécurité. En revanche, les difficiles ont comme trait caractéristique qu’ils sont perçus par les gens les plus avisés. La dette publique dominicaine en constitue un exemple. 

Hipolito Mejia qui a fait de la corruption son cheval de bataille n’a pas obtenu les résultats escomptés, car, suivant une enquête de la firme Greenberg, la corruption occupe la cinquième et dernière place parmi les préoccupations des électeurs. La presse, elle aussi, a privilégié les critiques au gouvernement pour ses actes de corruption, mais n’a pas eu un grand impact sur les électeurs. En effet, les préoccupations des dominicains sont, par ordre d’importance, l’insécurité ou la délinquance, le chômage, la cherté de la vie, le trafic de drogue et la corruption. La préoccupation dominicaine pour le chômage et son très peu de souci à la question de la corruption peuvent expliquer en partie l’écart important de Danilo qui, d’ailleurs a accordé une place prépondérante à la création d’emploi dans sa campagne, au dépens de Hipolito Mejia au cours des mois de mars et d’avril. 

Quant au charisme des candidats, Hipolito Mejía a pu, dans une large mesure, « endoctriner affectivement » l’électorat. Son style blagueur et sa modestie lui ont valu pas de sympathisants. Danilo Medina, par contre, n’est pas charismatique. Sa force est son calme, ses interventions calculées et captivantes à la presse. Dans cet aspect, il l’emporte de loin sur Mejia dont les déclarations révèlent souvent de naïveté, d’irresponsabilité ou d’un manque de réalisme politique. Citons-en deux. Mejia eut à déclarer à New York que « Le Dominicain provient d’une race meilleure à celle d’Obama qui est originaire de l’Afrique et est, en conséquence, plus apte à devenir président des Etats-Unis ». Récemment, dans une émission télédiffusée, parlant du niveau de la dégradation morale du pays, il a qualifié de voleuses aux femmes ménagères, car, selon lui, elles savent voler des morceaux de poulet pour apporter à leur mari. Ces deux déclarations, surtout la deuxième, lui auront coûté beaucoup de votes, si bien qu’il en résulte un mouvement de ménagères contre Mejia et pour Danilo. 

Les publicités sont un autre aspect capable d’influencer les intentions de vote. Suivant certains medias, pour 100 spots publicitaires de Danilo, Mejia n’en a que cinq. Le partage inégal des 115.3 millions de dollars de la campagne électorale justifie cette situation. En effet, d’après la Fondation Justice et Transparence, le PLD aurait reçu 75% des fonds disponibles pour la campagne, le PRD, 25% et 0.1% serait reparti aux quatre candidats restants. 

Un autre point important qui favorise le candidat du PLD est la division du parti opposant. Vargas Maldonado, président du PRD, n’a pas pris part à la campagne d’Hipolito Mejia et n’a même pas assisté à la célébration du 14eme anniversaire de la mort du leader du parti Peña Gomez. On sent que le PLD est une équipe, alors que le PRD est un individu. Certains leaders d’opinion ont avancé que Vargas Madona serait la force qui donnerait au candidat de l’opposition le vote des « indécis » pour pouvoir vaincre son contradicteur. 

En résumé, la division du PRD, le manque de réalisme de Mejia dans ses déclarations et la prépondérance économique du PLD auraient eu un impact négatif considérable sur la candidature de l’opposition, alors que la corruption, élément secondaire dans l’opinion publique dominicaine, lui aurait avantagé. 

Par ailleurs, en ces derniers temps, la divergence prononcée des sondages a porté certains à parler de « guerre d’enquêtes », faisant croire que ces dernières sont payées par l’un ou l’autre des deux camps et par conséquent biaisées. Toutefois, au-delà de leur crédibilité ou fiabilité, elles influencent les partis politiques, dans la mesure ou elles leur cristallisent les attentes de l’électorat et par conséquent peuvent, par conséquent, les aider à y ordonnancer leur agenda. De plus, elles peuvent constituer une source stimulante ou démotivatrice pour les militants des partis, suivant le rang qu’y occupe leur candidat. Les enquêtes sont déterminantes pour les alliances entre les partis. Ce n’est pas sans raison que 14 des 18 partis qui n’ont pas de candidat propre s’allient au parti officiel. En dernière analyse, les sondages peuvent renforcer les opinions majoritaires et affaiblir les minoritaires. A ce niveau, il est bon de rappeler certains segments de l’électorat votera pour le candidat qui, selon lui, gagnera les élections, sans qu’ils ne s’identifient à – ou ne connaissent son programme politique. 

4 – Le gagnant des élections et les enjeux pour Haïti 

D’aucuns doutent que Hipolito Mejia ou Danilo Medina gagnera les élections. Les enquêtes sont divergentes et volatiles. Les femmes représentant plus de la moitié des électeurs appuient, la plupart, le candidat officiel, mais les jeunes âgés moins de 20 ans optent pour de Mejia, surtout qu’ils n’ont pas vécu la débâcle de 2003-04 dans leur « propre chaire » pour utiliser une expression courante en Rép. Dominicaine. Toutefois, le groupe le plus motivé à voter est ceux d’au-dessus de 40 ans qui représentent plus de 50% des votants. Toujours est-il que les enquêtes sont divergentes en cet aspect. Danilo dépasse son contradicteur dans certaines, alors qu’il en est dépassé dans d’autres. La vraie enquête, comme disent plus d’un, est le rendez-vous du 20 mai. Et ce sont les « indécis » qui diront le dernier mot ! 

4.1 – Qu’en serait-il pour Haïti si gagne Danilo ou Mejia ? 

Si gagne le candidat du parti officiel, on ne peut espérer de grands changements dans les relations avec Haïti. D’ailleurs, il veut « continuer ce qui est bien » dans la politique du président actuel, et la politique dominicaine envers Haïti est classée parmi « ce qui est bien ». Par ailleurs, le candidat a insisté en maintes occasions sur la création d’une zone franche avec Haïti. Cette zone avantagerait à la Rép Dominicaine dont les exportations vers Haïti se sont élevées à 216 millions de dollars en 2011, alors qu’Haïti n’y avait exporté que pour 10 millions de dollars. Il est impératif qu’Haïti développe son agriculture pour pouvoir augmenter ses exportations et du même coup lutter contre son insécurité alimentaire. Il est à noter que les conditions de vie des plus de deux millions d’haïtiens en République Dominicaine n’ont été touchées par Danilo. 

Si Mejia remporte les élections, il est possible que de sérieux changements s’opèrent dans les relations entre les deux pays. Le PRD, de par sa tendance centre-gauche, et son candidat lui-même, sont connus sinon comme pro-haïtiens, du moins n’ont pas été targués du racisme du parti officiel, opinion qui a été changée, pour une large part, avec la politique du « bon voisinage » envers Haïti, menée par le président Fernandez après le séisme du 12 janvier. Il faut aussi rappeler que l’un des leaders les plus importants du PRD fut Peña Gomez, candidat éliminé en trois occasions aux élections présidentielles pour fondamentalement son origine haïtienne. 

Toutefois, l’appui du gouvernement haïtien à la campagne électorale de Danilo par sa participation à la dénonciation du coup d’Etat qu’aurait voulu perpétrer un proche de Mejia peut amener ce dernier à stopper la politique de bon voisinage de Fernandez. Je dois rappeler, en revanche, que Mejia est le seul candidat à parler la question des sans-papier haïtiens en République Dominicaine, ce qu’il a qualifié d’immoral pour la société dominicaine. Je veux aussi souligner que la politique du « bon voisinage » a laquelle je me réfère plusieurs fois, est fort souvent équivoque. Si, après la catastrophe du 12 janvier, les dominicains ont beaucoup aide Haïti, au moment actuel des choses, les haïtiens en République Dominicaine n’ont toujours pas eu de bons traitements des autorités de la migration. 

Conclusion 

Comme je l’ai dit tout au début, tout comme le progrès économique dominicain dépend pour une large part d’Haïti, le démarrage économique d’Haïti passera, par entre autres choses, la compréhension de la vie économique et politique de la république voisine. C’est cette perspective de contribuer à cet objectif que j’ai écrit cet essai sur les prochaines élections du 20 mai desquelles on peut tirer beaucoup de leçons : 

1. Les candidats sont au nombre de 6, a la différence de chez nous. 

2. Il existe deux grands partis politiques, structurés déterminant la vie politique dominicaine, le PLD de Danilo Medina, et le PRD d’Hipolito Mejia. 

3. La « Junte Centrale Electorale » est déclarée peu crédible, mais il existe des autorités morales et civiles comme l’Organisation « Participation Citoyenne » et Agripino Collado, recteur de l’Université Pontificale Mère et Maitresse (PUCMM), représentant de l’Eglise a catholique, à remettre les choses dans l’ordre. 

4. Haïti et les relations haïtiano-dominicaines ne sont pas figurés parmi les grands points de la campagne électorale. 

5. Le tourisme a été l’un des points les plus traités par les candidats pour maintenir le progrès dominicain. Je rappelle que nous avons un avantage comparatif aux dominicains dans ce secteur, qui est notre patrimoine historique. Reste à développer les conditions nécessaires pour attirer les touristes. 

Sunday, May 13, 2012

L’ex sénateur Joseph Lambert employé au palais national.


Hier à 17h00 | Par Pierre-Paul ANCION



Le président Joseph Michel Martelly vient de nommer l’ex sénateur de la République élu du sud-est Joseph Lambert son conseiller politique spécial. Information confirmée par l’ex sénateur Joseph Lambert lui-même.
Interviewé par l’équipe de l’émission ‘’Sud-est Mag’’, ce vendredi 11 Mai, M. Lambert annonce sa candidature aux prochaines législatives.


‘’Je viens passer cinq mois de recréation chez moi dans le sud-est avant de retourner au sénat de la République continuer ce que j’ai déjà commencé’’ a déclaré avec naturel Joseph Lambert.
Commentant ses funérailles symboliques que les membres du Mouvement pour appuyer la Majorité (MAM) ont chanté le mercredi 09 Mai dernier, le sénateur Lambert se compare à Jésus Christ qui selon lui a eu de nombreux ennemies parce qu’il prêchait la bonne nouvelle et essayait d’aider les hommes à retrouver le droit chemin.

Janitor at Columbia to graduate with an honors degree from the university after 19 YEARS of taking classes




    A man who moved from Yugoslavia to New York without even knowing English is now graduating with an honors degree from an Ivy league university.
    Gac Filipaj, 52, first moved to the United States in 1992 when his home country was in the midst of a massive civil war.
    Upon his move state-side, he started learning English while working full time as a custodian at Columbia University. 

    SCROLL DOWN FOR VIDEO
    Proud: Gac Filipaj, 52, first learned English after moving to the United States during the war in Yugoslavia and then moved on to his college degree
    After seven years of mastering English, Mr Filipaj began to take advantage of the University's policy that allows all employees to enroll in college courses for free, provided that they are able to hold their own academically.
    Widely considered to be the fourth best university in the country- shortly after fellow Ivies Harvard, Princeton and Yale- it is no small feat that Mr Filipaj was able to compete with much younger classmates. 
    Throughout this time, he was also holding a full-time custodian position at night, cleaning the school's bathrooms and emptying the trash after the co-eds. 
     


      Columbia's policy allows employees to take a certain number of courses per semester. By comparison, tuition costs $43,088 annually for full-time commuter students.
      Aside from the cost break, the school does not give their employee-students any special treatment.
      'They're in class with all of the other highly talented undergraduates,' college dean Peter Awn told ABC News.

      Prestigious: Columbia University, one of the original Ivy league colleges, is ranked as the fourth best school in the country behind Harvard, Princeton and Yale
      Prestigious: Columbia University, one of the original Ivy league colleges, is ranked as the fourth best school in the country behind Harvard, Princeton and Yale.

      For the 52-year-old Classics major, the struggle wasn't fitting in with his classmates, but one of the world's toughest languages.
      'The most difficult thing is ancient Greek- it's just a killer!' he told CBS.
      'Latin is a little bit easier, at least for me.'
      Dean Awn, who runs the School of General Studies, is impressed by Mr Filipaj's dedication, as it took him 19 years to complete it by enrolling in one or two classes per semester.
      'You meet him and even when he's working, you get a big smile and you can just see this sense of pride in what he's doing here at Columbia,' Mr Awn told ABC.
      'He's one of those people that believe that if you work hard at anything, be that his custodial responsibilities or his academic responsibilities, you can create that sense of accomplishment and value.'
      Day and night: Mr Filipaj took classes during the day and worked as a janitor at the school in the afternoon and evening
      Day and night: Mr Filipaj took classes during the day and worked as a janitor at the school in the afternoon and evening
      Day and night: Mr Filipaj took classes during the day and worked as a janitor at the school in the afternoon and evening 

      One person who sadly will not be able to witness Mr Filipaj's walk at graduation is his father, who died just three weeks ago.
      On top of that, Mr Filipaj said that his father 'thought that I'm not that smart', so the degree would have surely changed his mind.
      Now, Mr Filipaj has the learning bug, and plans to pursue his master’s degree and potentially his PhD.
      'I would say that I have fulfilled half of my dream—going to graduate school would complete it,' he told ABC.
      'I'm sure I'm going to see him in a classroom, at some point, on the other side of the desk.'
      WATCH THE VIDEO HERE


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      Saturday, May 12, 2012

      Gold! Haitians hope ore finds will spur economic boom from mining for gold, copper and silver



      By Associated PressPublished : May 11

      TROU DU NORD, Haiti — Its capital is blighted with earthquake rubble. Its countryside is shorn of trees, chopped down for fuel. And yet, Haiti’s land may hold the key to relieving centuries of poverty, disaster and disease: There is gold hidden in its hills — and silver and copper, too.
      A flurry of exploratory drilling in the past year has found precious metals worth potentially $20 billion deep below the tropical ridges in the country’s northeastern mountains.

      In neighboring Dominican Republic, workers are poised to start mining the other side of this seam later this year in one of the world’s largest gold deposits: 23 million ounces worth about $40 billion.
      The Haitian government’s annual budget is $1 billion, more than half provided by foreign assistance. The largest single source of foreign investment, $2 billion, came from Haitians working abroad last year. A windfall of locally produced wealth could pay for roads, schools, clean water and sewage systems for the nation’s 10 million people, most of whom live on as little as $1.25 a day.
      “If the mining companies are honest and if Haiti has a good government, then here is a way for this country to move forward,” said Bureau of Mines Director Dieuseul Anglade.
      In a parking lot outside Anglade’s marble-floored office, more than 100 families have been living in tents since the earthquake. “The gold in the mountains belongs to the people of Haiti,” he said, gesturing out his window. “And they need it.”
      Haiti’s geological vulnerability is also its promise. Massive tectonic plates squeeze the island with horrifying consequences, but deep cracks between them form convenient veins for gold, silver and copper pushed up from the hot innards of the planet. Prospectors from California to Chile know earthquake faults often have, quite literally, a golden lining.
      Until now, few Haitians have known about this buried treasure. Mining camps are unmarked, and the work is being done miles up dirt roads near remote villages, on the opposite side of the country from the capital. But U.S. and Canadian investors have spent more than $30 million in recent years on everything from exploratory drilling to camps for workers, new roads, offices and laboratory studies of samples. Actual mining could be under way in five years.
      “When I first heard whispers of this I said, ‘Gold mines? There could be gold mines in Haiti?’” said Michel Lamarre, a Haitian engineer whose firm, SOMINE, is leading the exploration. “I truly believe this is our answer to taking care of ourselves instead of constantly living on donations.”
      On a rugged, steep Haitian ridge far above the Atlantic, brilliant boulders coated with blue-green oxidized copper jut from the hills, while colorful pebbles litter the soil, strong indicators that precious metals lie below.
      “Just look down,” said geologist John Watkins. “Where there’s smoke, there’s fire.”
      Nearby, 8-year-old Whiskey Pierre and his barefoot buddies stared at a team of sweat-drenched men driving a narrow, shrieking diamond bit 900 feet into the ground.
      II
      “That is a drill!” shouted Whiskey, bouncing on his toes. “The man drill to get gold!”
      The workers periodically pulled up samples and knocked them into boxes. The first 40 feet yielded loose rocks and gravel. About 160 feet down, cylinders of rock came back peppered with gold. At 1,000 feet down, rocks were heavily streaked with copper.


      Geologists extrapolating from depth and strike reports estimate at least 1 million ounces of gold at two sites. In April, prospectors found the first significant silver ever reported in Haiti: between 20 million and 30 million ounces. And in the end, it may be copper that is the most lucrative: geologists suspect that more than 1 million tons lay in just one of many areas under exploration.
      The prices of precious metals have been volatile in recent years, with copper selling for about $8,000 per ton, silver at $30 an ounce, and gold at $1,600 per ounce.
      “Ultimately, I think mining is going to dwarf anything else in Haiti,” says Michael Fulp, an Albuquerque, N.M.-based geologist who visited the drill sites. “Usually you’ve got about a one-in-1,000 chance of making a mine from the exploratory stage, but those odds are much better in Haiti because of the lack of any previous modern-day exploration and very, very promising samples.”
      Gold was last gathered in Haiti in the 1500s, after Christopher Columbus ran the Santa Maria onto a Haitian reef. Spaniards enslaved the Arawak Indians to dig for gold, killing them off with harsh conditions and infectious diseases. When the Spaniards learned of even more lucrative deposits in Mexico, they moved on.
      In the 1970s, United Nations geologists documented significant pockets of gold and copper, but foreigners weren’t willing to risk their cash in a country where corruption and instability has long discouraged outside investment.
      Ironically, it was only after the catastrophic 2010 earthquake that investors saw real opportunity. Fifteen days after a seismic jolt brought down much of Port-au- Prince, a Canadian exploration firm acquired all of the shares of the only Haitian firm holding full permits for a promising chunk of land in the northeast.
      “Investors want to get in at the bottom,” said Dan Hachey, president of Majescor Resources, the Canadian company, “and I figured after that earthquake, Haiti was as low as it could get.”
      Hachey was also betting that the $10 billion in foreign assistance promised for earthquake recovery would force change and accountability.
      “The eyes of the world will not allow the government to fool around,” he said.
      Three firms are considering mining in Haiti, but so far only SOMINE has full concessions to take the metals out of the mountains. Those permits, for 50 square kilometers (31 square miles), were negotiated in 1996 under President Rene Preval and require the firm to hire Haitians whenever possible.
      In exchange for minimal permit fees, SOMINE committed to spend $2.25 million in the first two years. In addition, it will pay $1.8 million after a feasibility study, according to the contract.
      III
      Bottom line: Haitians should get $1 out of every $2 of profits, compared with about $1 out of $3 that most countries get from mining firms.
      Discoveries of rich resources, whether diamonds, oil or gold, often prompt great economic booms but come with great risk of environmental, health and social problems. Chile, one of the wealthiest nations in Latin America, is the world’s largest copper exporter, deriving a third of its income from the metal. Peru, with one of the fastest growing economies in the world, has privatized most of its mines in recent years, and now gets about 20 percent of its total revenues from the industry
      Though the contractual terms are generous for Haiti, there is plenty to be cautious about. Haiti’s government is repeatedly rated as one of the most corrupt in the world. The mines would ostensibly be regulated by government officials responsible for enforcing environmental, mining and corporate laws, but at this point those officials don’t exist and there are neither plans nor budgets to hire them.
      Further, open pit mines, common around the world, are crater-like holes made up of a series of massive terraced steps that drop thousands of feet into the ground. When the resources are exhausted, usually after about 25 years, the pits can be refilled or converted into reservoirs. In many cases, the mines leave serious problems — environmental contamination, displaced communities and mountaintops torn asunder.
      From Papua New Guinea to the Philippines to Brazil, mining accidents have allowed tons of waste to be spilled into rivers and lakes, creating environmental disasters.
      “In low-income countries, the dangers are substantial,” said UCLA political science professor Michael Ross. “The great irony of mineral wealth is that those countries that most desperately need infusions of mineral revenue — low-income countries with weak governments — are also least likely to manage these resources wisely, for the benefit of the country.
      Already, the hundreds of jobs, the new roads and the community investment in a country where two out of three people have no formal employment is much appreciated.
      Stone cutter Joseph Bernard, 47, says that before he got a job slicing rock samples, his family was going hungry. They had one cow. Their peanut and bean fields had gone to dust after months without rain.
      Today, his wife has launched a business selling seeds, and his son and two daughters have started school.
      “I found a job, but many didn’t,” he said, wiping a trickle of sweat from his deeply lined cheeks after a recent shift. “If more companies come, more people will work.”
      In a sleepy exploration camp at sunset, Hachey and his competitor, Daven Mashburn of Newmont Mining Corp., met to talk business over bottles of Haiti’s Prestige beer, bumping fists in the low-germ “cholera handshake” that has replaced the traditional palm grip after last year’s deadly epidemic.
      The men talked labor — Newmont got 10,000 applications for 100 jobs when one project started up last month. They talked logistics — core samples are sliced in half, bagged, and flown to Santiago, Chile, where it takes 21 days to find out how much gold, silver or copper they contain. They talked hurricanes, cholera, political unrest and, yes, the earthquake — Mashburn spent four hours buried under piles of rock in Port-au- Prince, eventually pulled out with fractures from head to toe.
      But mostly they talked about gold.
      “Of all the places we work in the world,” said Mashburn, whose company has operations in eight countries on five continents, “it would be really most satisfying to have success here. Haiti has great mineral wealth, and they surely could use it.”
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      Friday, May 11, 2012

      De Conille à Lamothe : un cabinet transfiguré

      Le nouveau cabinet ministériel est formé. Le couple Martelly-Lamothe, qui dirigeait dans l’ombre malgré la présence de Garry Conille, va devoir le faire au grand jour. Bien que les différends soient patents. Dans la douleur, le camp rose et blanc a formé un cabinet remanié qui n’inspire pas confiance, aux dires de certains observateurs politiques. Pas les mêmes têtes, mais quasiment la même configuration. Ce cabinet est pratiquement made in Martelly, Lamothe, Latortue et Lambert.

      Quinze minutes avant la photo souvenir du nouveau cabinet, certains ministères-clés n’avaient pas encore de titulaires. Des anciens poids lourds de l’ancien gouvernement étaient à la merci de certains sénateurs dinosaures pour s’assurer de leur place au sein du gouvernement Lamothe. D’autres ministres n’ont pas été reconduits à cause des différends les opposant au camp présidentiel.

      Six ministres du gouvernement de Garry Conille ont donc été reconduits. Sans explication, le choix de garder ou de maintenir un ministre a été fait sur une base que personne ne connaît. Résultats mitigés. Insatisfaction au niveau de plusieurs secteurs. Malgré tout, certains ministres ont été retenus. Florence Duperval Guillaume (Santé publique), Réginald Paul (Éducation nationale), Jacques Rousseau (Travaux publics), Stéphanie Balmir Villedrouin (Tourisme), Yanick Mézile (Condition féminine) et Ralph Théano (chargé des Relations avec le Parlement).

      Par ailleurs, d’anciens ministres qui ne font pas partie du nouveau cabinet ministériel n’ont même pas reçu un appel de la part de la présidence. Daniel Supplice (ministère des Haïtiens vivant à l’étranger), rencontré au volant de son pick-up, a confirmé à un journaliste qu’il n’avait parlé à personne dans l’intervalle et que personne ne lui avait non plus parlé. Même cas figure pour le professeur Wilson Laleau (ministère du Commerce et de l’Industrie). Sont-ils en réserve pour la République ? Attendons voir.



      Les désormais ex-sénateurs Joseph Lambert (Sud-Est) et Youri Latortue (Artibonite) ont un contrôle certain sur ce nouveau cabinet. Représentés au sein de l’ancien cabinet, le nouveau gouvernement porte encore leur marque de fabrique. Inite n’étant pas représentée, son ancien coordonnateur, devenu ami et proche collaborateur du président Martelly, a imposé certains choix.

      Il n’est un secret pour personne que l’actuel ministre de l’Intérieur et des Collectivités, Thierry Mayard-Paul, doit son poste au fin négociateur et désormais homme fort du nouveau régime, Joseph Lambert. Moins d’une heure avant la formation du gouvernement, M. Mayard-Paul était encore retenu comme ministre du Commerce et de l’Industrie, poste qu’il avait refusé. Joseph Lambert a dû intervenir auprès du président Michel Martelly pour lui demander de maintenir Thierry Mayard-Paul à son poste, après une discussion assez houleuse.

      Le puissant sénateur devrait choisir entre le ministère de la Justice et celui de l’Intérieur. En bon stratège, Joseph Lambert a refusé les deux en vue de préparer sa réélection, selon une source proche de la présidence. Il a préféré imposer certains amis à des postes-clé au lieu d’être personnellement présent. Questionné sur ces faits mardi soir, lors de la présentation de l’énoncé de politique générale du Premier ministre Lamothe, M. Lambert n’a pas démenti.

      Michel Brunache (ministère de la Justice) a été éjecté de son poste pour avoir mal géré certains dossiers, dont celui des anciens militaires. Même s’il avait mené les négociations avec Laurent Lamothe, personne ne pouvait empêcher son renvoi. Un mauvais échange au téléphone avec le président Martelly lors de son hospitalisation à Miami en est aussi à la base. Proche ami de Lamothe, il devra se contenter d’un poste de consultant au cabinet de ce dernier.

      L’ancien sénateur de l’Artibonite a, pour sa part, mis la main sur le portefeuille de l’Agriculture, du Développement rural et des Ressources naturelles, en attendant de placer quelqu’un au ministère des Sports. L’agronome Thomas Jacques a remplacé Herbert Docteur à ce poste, avec l’aide du sénateur Youri Latortue. Monsieur Jacques est un bon ami, et même un frère, du sénateur Jean Willy Jean-Baptiste, élu sous la bannière du parti de M. Latortue. Certains grands dossiers seraient à la base de l’éjection de M. Docteur, dont la question des engrais qui a fait des gorges chaudes au niveau de l’Artibonite.

      Par ailleurs, parmi les cinq portefeuilles dont les titulaires sont encore inconnus, deux doivent être confiés à des anciens sénateurs. Le ministère de la Défense et celui de l’Environnement auront respectivement Jean Rodolphe Joazile et Kelly Clédor Bastien comme titulaires. Ces deux anciens présidents du Sénat, membres d’Inite, participeront à titre personnel au gouvernement Lamothe.

      Comme il fallait s’y attendre, l’ancien gouvernement de M. Conille a été replâtré. Des amis proches du régime sont donc retenus. Cependant, tout n’est pas au rose. Laurent Lamothe a eu déjà beaucoup d’écueils au sein du pouvoir. Amis, collaborateurs, copropriétaires de plusieurs compagnies, Michel Martelly et Laurent Lamothe sont donc condamnés à la réussite. Mais, se demande-t-on, M. Lamothe connaîtra-t-il le même sort que Garry Conille ? 



      Joseph Chanoine Charles
      cjchanoine@yahoo.fr



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