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Thursday, August 23, 2012

La Démolition du Palais et les Polémiques - Mon point de Vue.


Par Mirvaldy B. Joseph
                                   Les conditions de la Démolition du Palais National ont suscité pas mal de polémiques.  Par fantaisie, le travail a été confiée à J/P HRO (ONG de Sean Penn), une décision estimée frivole - pitoyable - et politiquement pitoyable. Il n'y a pas à s'en sortir.


Mais,  A en faire "UN DEBAT NATIONAL",  c'est d'autant plus Stupide que VIDE.  La Construction, en 1918, (bien que conçue par un architecte Haïtien)
à été financée intégralement par les États Unis, (US$350,000) et La Destruction par une ONG Américaine (service sans frais).
Où est-ce que le Bat Blesse?  Dans la Construction ou la Destruction?

Ne serait-il pas plus util à la cause si nous concentrions notre énergie  sur la construction du nouveau Batiment? Concevons-le dans l'esprit d'un orgueil national! Le fruit intégral de notre Effort.  La Sueur d'un Konbit National. 

"Discutons le "Construire", Laissons le "Détruire" aux autres. Détruire! N'avons-nous pas déjà assez suffisant de ce MOT à notre actif ?"

Move One - Assez les Distractions.
Trop de temps perdu dans le "Bla-Blaisme", le "Futilisme" et la Masturbation "Chauvinique" stérile.


Assurément, Vous n'êtes pas d'accord, 
Mais comment prouver que j'ai Tord?




A lire : 

2)    Sean Penn s'offre le Palais National : http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=108316


3) #Haiti National Palace decision draws strong criticism - Haiti : 
http://www.miamiherald.com/2012/08/22/2963776_haiti-national-palace-decision.html

5) Les travaux de reconstruction officiellement lancés : http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=108359

Wednesday, August 22, 2012

Memory of a Woman, Harriet Tubman



by Mirvaldy B. Joseph

(To all Brave Haitian Women of our Community.)

For as long as we can remember, Black History has been an incongruous division of the American culture. As early as during 18th century, many have fought to eradicate Slavery and create a society where blacks and whites – men or women can enjoy the same privileges under the same laws.   This episode of the American History is one of the most contentious, and has given birth to some figures that helped shape and inspired most of the struggles for freedom in our world today.   


I invite you to remember Harriet Tubman.

She was a freed slave who was born in Maryland in 1825 but lived in Auburn, New York.  She believed in freedom, equality and racial justice for the American Society.  
Even as she approached the complex age of eighty, she would go to the South again and again to extend a helping hand to other black slaves, eager to escape through the Underground Railroad.  Early on, she understood that helping others to escape was not enough for true freedom. She bought some property in her own neighborhood to maintain an informal shelter and help these former slave families survive.


Around the end of 19th and the beginning of 20th century, she understood the evolution of her society since the abolition of Slavery, but thought that it remained so much to guarantee a really free society.  Until her death in 1913, she never gave up the fight.

Most of the Youth of today probably do not know who Harriet Tubman was. She was a liberator, a “WOMAN” who stood against the enslavement machine in her Country, one of those citizens to whom many generations owe the taste of freedom in this Great Nation, the United States of America. 

In Haiti, if we want to struggle for a genuine change, we cannot undertake this endeavor with just one generation or with one category of citizens.  We need men and women of every age and from every ethnic background to help out; any Haitian who can feel in his/her heart the cry for help of our great country must have his/her own score to play in the symphony of Sacrifice, Dream and Hope of this Freedom Orchestra. 

May the spirit of this great woman, be our inspiration.


Mirvaldy B. Joseph

Tuesday, August 21, 2012

Le Secteur Electrique en Haïti


Vous avez tous entendu comme Moi que la subvention annuelle de l'Etat Haïtien au Secteur Electrique est de US$200 Millions. Ce qui est, à mon humble avis, relativement insuffisant dans un pays où les contribuables ne paient pas leurs factures, ne sont pas éduqués sur le gaspillage d'énergie, et où la contrebande électrique (TiPriz) est monnaie courante, et normalement acceptée. 
Par là, j'insinue que L'état dégradant de notre service d'électricité ne trahit nullement son budget. En ce sens, Nous avons beaucoup à faire si on veut améliorer ce secteur ( Crucial à l'épanouissement économique du Pays.***) 

Prenons le risque de nous comparer honteusement à l'un des Pires Secteurs d'Electricité de l'Amérique Latine "République Dominicaine" (basé dans un contexte >>Prix/Service<< )

Leur subvention annuelle directe varie entre US$900 millions et US$1,200 millions, sans prendre en considération les contributions du gouvernement dans les investissements d'infrastructures d'électricité (centrales hydro-électriques, lignes, sous-Stations Electriques, etc...) Et à rappeler que Santiago, San francisco de Macoris et Puerto Plata reçoivent à eux seuls US$225 Milions/an (nettement supérieur au Montant annuel d'Haïti.)

Laissez-moi encore attirer votre attention sur un autre détail Important: "Selon une étude de CDEE, 91.6 % des contribuables paient religieusement leurs factures..."

En dépit de tout ça, à la fin de chaque année, la dette de ce secteur se termine entre $150 millions et $200 millions, et est considéré l'un des plus chers et des plus inefficients des Secteurs Electriques de l'Amérique Latine...

Ce pour vous faire comprendre qu'il est temps pour nous de "Redéfinir" Une politique énergétique compatible à une société d'économie de Marché pour le Futur, où il sera facile de réduire la subvention de l'état selon les marges établies par le FMI, réduire le prix du KW à un plancher relativement bas tout en fournissant, avec le niveau de sécurité requise, un service juste et équitable de meilleur qualité de distribution basée sur l’implémentation d’un programme réaliste, dont l’objectif sera d’investir dans la planification, la gestion des activités de la distribution y compris la facturation et l’encaissement, tout en utilisant des systèmes Modernes et Intelligents. Cette politique s’engagera, du même coup, à préparer et diffuser la culture du bon usage de l’électricité et l’adoption de programmes nationaux sur la gestion et l'utilisation efficiente de l’énergie.
Il importera aussi de concevoir une nouvelle Stratégie visant à lancer, soutenir, et renforcer toutes les initiatives publiques, privées et individuelles visant à adopter l’utilisation des énergies renouvelables, afin que celles-ci, sur un nombre pré-fixé d'années, atteignent un pourcentage assez Ambitieux de la fourniture électrique et thermique. 
Le carrefour où la République Dominicaine échoue et continue encore d'échouer. 

"On peut, il suffit seulement qu'on le veut." 

N.B. Pardonnez-moi la naïveté de croire qu'elle a été Définie au préalable, vue que j'ai utilisé le terme "Redéfinir Une Politique".

Mirvaldy B. Joseph

Monday, August 20, 2012

La Présidence!


Malgré les tristes constats relatifs à nos leaders, Je ne suis pas défaitiste autant que certains au point de dire que les Haïtiens ne peuvent pas changer les choses de l'Etat. Le problème est au niveau du type d'hommes que nous hissons au pouvoir. Les Chefs d’Etat ont tellement réduit la présidence en un cirque de vagabondage, des gens sérieux ne veulent plus s’associer au pouvoir par crainte de souiller leur nom. Autrefois, on a eu des leaders de la trempe de Dumarsais Estimé qui était un grand homme d’Etat. A travers les années, on a vu ses œuvres s’éclipser des yeux, délabrées, dégénérées. Le bicentenaire était devenu une zone de non droit, occupé par des bandits et abandonné à son sort. On peut toujours avoir d'autres Dumarsais Estimé. Diriger un pays n'est pas une affaire d'apprentis ou de jeux de casinos, c'est une fonction élevée qui nécessite des esprits élevés pour développer des stratégies appropriées et qui réfléchissent sur les moyens de traduire leur vision en réalité. L’essentiel pour nous, c’est d’avoir la capacité de pouvoir déterminer la vision d’un potentiel dirigeant. Un bon dirigeant est une personne dont l'esprit est toujours occupé à projeter pour le présent, le futur et pour le bien-être de son peuple des réalisations nobles. Il n'est pas différent d'un père ou mère de famille qui élève ses enfants et qui planifie pour eux. Un dirigeant sérieux n'hésitera pas à faire un recensement de la population après un séisme de cette envergure pour une meilleure planification.

L'exemple des gouvernements chez nous prouve que ces « hommes d’état » qui ne portent pas leur nom accordent peu de temps à la réflexion des choses de grandeur pour le pays et à la planification des objectifs à réaliser pour son avancement. Ils passent la majorité de leur temps à consolider leur pouvoir à travers le mal. Ce sont des gens petits et de peu d’esprits qui détiennent un pouvoir et ne savent pas comment le gérer. Le mal en eux assorti de la perversion qui les habite, les dirige de façon égarée et voilée, tout en entrainant le pays vers l’abime sans la moindre gêne. D’un autre côté, la pauvreté et l'écart entre les classes développe chez l'haïtien moyen un sentiment de désabusé et de méfiance et voire même de haine, malgré son niveau d'instruction. Ces sentiments malheureusement très souvent précèdent la raison. C'est pourquoi il est difficile pour certains de gérer et admettre la vérité ni produire des réflexions saines capable de faire avancer les débats. Tout est en fonction de leur « moi ». cet echantillon d'activistes se laissent guider par leur frustration pour se venger de leur passé souvent précaire plutôt que construire le futur. Ce sont ces gens-là qui s’engagent dans toutes sortes de mouvement (kombite ceci et kombite cela) et qui sans conviction font défection contre son mouvement ou pour un autre a la faveur d’une offre plus attirante ailleurs. On ne peut compter sur eux pour faire les meilleurs choix en faveur de la nation.

En Haïti, et contrairement aux autres pays là où le savoir et l’intellect sont valorisés, plus ils sont des intellectuels, plus ils sont marginalisés. C’est pourquoi un vrai intellectuel aurait du mal à se faire élire. D’ailleurs, ils se moquent même des intellectuels alors qu’un chanteur de Compas ou un quidam sans la substance est plus apte à entrainer la foule. Dans certains cas, le problème n’est pas seulement au niveau de l’absence en éducation de la majorité, mais au niveau d’une mentalité sous développé parmi les plus instruits au pouvoir qui est incompatible à la formation reçue. On dirait que la formation académique n’a eu aucun impact sur la mentalité de nos hommes au pouvoir. C’est cette mentalité de sous-développé qui régit encore le comportement d’une catégorie de « leaders ». Finalement, tant qu’ils n’ont pas appris un concept, un devoir, un comportement, le savoir-faire, et etre force a les appliquer, ils demeurent esclaves de leurs habitudes et de leurs mœurs malgré un ou des diplômes. Au résumé, qui sont ceux qui réfléchissent pour le pays?

Partout dans le monde et dans les pays avancés, ceux qui sont à l'avant garde de la politique de leur pays ne sont pas des semi-illettrés. La profession exige un certain standard, un certain prestige, un protocole, une haute moralité et la connaissance. Sans la connaissance, un chef d’état ne saurait planifier la production nationale, analyser et créer des marchés, projeter des rendements à long terme, obtenir et évaluer des résultats. La présidence n’est pas une affaire de vengeance, ni de faveur populaire, c’est l’institution par laquelle les chefs d’Etat développent des moyens de création d’emplois, de générer une croissance économique de manière à mieux investir dans les services sociaux. Aucun président ne saurait transformer la situation du peuple s’il n’est pas capable de transformer l’économie de son pays. Il n’est donc pas question de promouvoir une démocratie avec un peuple qui ne sait même pas qu’avoir une douzaine d’enfants sans pouvoir les nourrir n’est pas la meilleure façon de survivre. De même, l’histoire nous aura appris que ce n’est pas parce qu’on est issu de la masse qu’on se penchera sur les problèmes du peuple majoritaire. Ce n’est pas non plus parce qu’on est issu de la bourgeoisie qu’on soit insensible aux problèmes de la majorité. L’idée, ce n’est pas de choisir un Président en fonction de sa classe sociale ou la couleur de sa peau mais en fonction de sa capacité à venir avec des plans, des objectifs valables et de les exécuter pour le bien de la nation. Un bon Président, c’est celui qui mettra les intérêts du peuple et du pays avant les siens. C’est aussi celui qui n’hésiterait pas à prendre des mesures pour réaliser des objectifs de développement fixes parmi lesquels Réduire l’extrême pauvreté et la faim. Il est certain que l'équipe au pouvoir malgré les bonnes volontés affichées n''est pas préparée pour relever ce défi. Elle ne sait pas comment faire! C'est à ce stade où nous nous situons actuellement. Le "wait and see" a trop duré. 

Emmanuelle Gilles

Sunday, August 5, 2012

Haiti: Too many Carnivals- not enough Jobs



By Paul Sanon  

Traditionally, Haitian politicians are wired to use carnival as a drug that can heal all Haiti's sicknesses. Surprisingly, it has never been the case. And 1985  Jean-Claude Duvalier  super carnival,  is a vivid example. It is  also absurd to utilize carnival as a medium to change Haiti's image and to promote tourism. To be true to ourselves Haiti does not have carnival in the proper sense. What we call "carnival " is simply a chaotic get-together for Haitians  with no international values." Fèt Sodo, Limonad, Laplèndino, Tigwav toujou chaje ak moun tou" .


It is very simplistic to gauge our carnival's success by the number of local revellers. As a matter of fact Haitian carnival is not among the 15 most popular carnivals in the world. Elaborate costumes, intricate dance routines, and creative thematic blend of past, present and future are essential criteria for carnival succes. Haitian carnival is simply  a " populaire bamboche". There is almost  nothing cultural  and artistic about it. Most of the the costumes are made of  imported goods.  It is more about a lot of people  without uniform winning after a float with very loud  and offensive sound system. It is all about decibels ! A war of decibels- kale yo , souflete yo, mache sou yo, me eikopte a- Rans


Pushing, elbowing," gaganning" punching,  fopwen, kicking, fil fe, kout baton,  and sometimes stabbing are naturally part of the whole experience. How can we attract foreigners in this condition? We are not lobbying against carnival, however, we must redesign our carnival and make a calculated choice of its  costs.

When a government adds new carnival in the schedule,it must take into consideration that besides spending a lot of money that we do not have, DGI is not making money and there is a  loss in productivity.  To convert three business days into holidays in our terrible economy is an aberration.  A country can not be governed like a muisic  band or a personal business as people follow their whims and caprice. A country is a collective heritage and the politicians must learn to listen to the private sector. Everything must be in tune with the global vision . What really has changed after this carnival?

Some people may argue that  carpenters ,  hotels, seamstresses, car rentals, and small retailers make money during carnival time. But how many hotel-rooms , rental cars, and restaurants that Port-Au-Prince has to counter-balance the expenses ?  As a point of fact, there are other carnival's hidden costs such as : increased stress on health and justice system, unwanted pregnancies, Aids, rape, large number of police officers  on extra duty and a spike of crimes.

Our politicians must set out goals in order to prioritize. They must research, calculate, and analyze projects  to bring durable changes." Carnaval des fleurs" and "carnival des DJ "are  like : we are expecting  a step father to pay for our own children 's tuition while we are having fun, dancing,  gouye, and drinking under the name of promotion.   If Carnival was a win-win endeavor, Brazil  with all its infrastructures would hold one every week. Too many carnivals in the calendar is an indice of our unemployment rate and a clear indication of our  irresponsibility as a nation. We keep begging  all over the globe  while we built lavish stands for three days of pseudo- carnival ! Shame on us !

Saturday, August 4, 2012

LE RETOUR D’HAITI DANS LA FAMILLE AFRICAINE : Pratique panafricaniste ou politique néocoloniale ?



 Par:  le Senegalais Babacar M'Bow,

Professeur des Universites, Specialiste en Diaspora Africaine.

La récente fleurie d’activités et de fracassantes déclarations du Ministre haitien de la Communication et Envoyé Spécial d’Haïti au 19e Sommet de l'Union Africaine à Addis Abéba (Ethiopie) est sujet de beaucoup de débats dans la classe intellectuelle africaine sur le continent et dans la Diaspora. Les termes « fanfaronnade » et « cheval de Troie de la France » ont étés utilisé pour interpréter la proposition haïtienne de servir de médiateur dans le conflit Congo-Rwanda et le « passage par Paris pour rencontrer différentes autres personnalités [?] dans le cadre de la préparation du prochain voyage du Président de la République, en octobre, à la conférence de la francophonie de Kinshasa » valide la thèse de Semana Mukasonga « d’Haiti: cheval de Troie de la France ». Le Président Kabila, de la génération des jeunes frères, sait tres bien que les camarades de la pensée de son père l’attendent ferme au pied du mur. President Kagamé, raffermit dans le combat de libération nationale, peut aisément déceler la fanfaronnade de la sincérité. D’où la nécessité de clarification afin que nous africains et Haïtiens ne nous méprenions sur le développement de cette heureuse initiative de retour d’Haiti dans la famille africaine. 


Les manipulations de la relation Haiti/Afrique au profit d’ont ne sait quel but personnel sauf l’intérêt d’Haiti et du continent rencontrera une vive opposition des africains libérés. Une fois Haiti membre de l’Union Africaine, il est soumit aux critères démocratiques donc de critiques, dont le Sénégal est le porte-flambeau. D’Autre part, que le Ministre Gardy sache que nous avions œuvré pour ce retour d’Hait bien avant qu’il n’accède à cette fonction et ne resterons pas sans réaction face à ses manœuvres et utilisation de l’Afrique à des fins personnelles et d’autres inavouées. L’Afrique Mr. Le Ministre, ne saurait être votre jouet dans un jeu de diplomatie de manipulation qui nous rappelle les odieuses périodes du « pré-carre africain » de la France. 

Les questions à la base des débats et accusations sur les agissements et déclarations de Mr. Gardy sont les suivantes: qu’elle est la connaissance des dirigeants haïtiens de l’histoire du conflit Congo-Rwanda, de ses origines historiques et manifestations contemporaines ? Y t’il eu une production d’analyses du conflit dans la littérature des sciences politiques haïtiennes qui pourrait servir de base épistémologique à cette initiative? Les nouvelles autorités haïtiennes ont elles étudiées la politique africaine ? En d’autres termes, qu’elle est la base de légitimité intellectuelle ou politique du Ministre Jean Gardy pour faire de telles déclarations devant les chefs d’Etats Africain ? A sa déclaration été cautionnée par le Président Martelly et/où le Premier Ministre/Ministre des Affaires Etrangères Lamothe ou étaient elles de ces fulgurances dont le Ministre nous a habitué? N’était t’il pas prudent de s’en tenir aux étapes préliminaires post-ratification en se familiarisant avec les rouages et mécanismes du système politique africain? Cette déclaration d’Haiti ne risque t’elle pas d’aliéner certains états et organisations africains qui étaient déjà au cœur du processus de réconciliation? Comment le Président Martelly et le Premier Ministre Lamothe répondront aux questions des journalistes africains à propos de ce dossier et de bien d’autres qui les attendent sur le terrain ? Le Ministre Gardy les a-t-il promit qu’il va « arranger » ça ? Qui vivra verra ! 

Au delà la frustration vivement exprimée par plusieurs délégations et intellectuels africains de voir pour la deuxième fois consécutive, Haiti envoyer un personnage de moindre envergure adresser le sommet des chefs d’Etats africains, cette contribution a pour but de recentrer la signification de la présence d’Haiti à l’Union africaine. Se faisant, elle vise à rappeler l’histoire contemporaine et les combats qui ont permis le recadrage institutionnel mais aussi et surtout les avancées des sociétés civiles et des classes intellectuelles qui ont imposées la rupture d’avec l’Afrique des années 80 avec son cartel de chef d’états et de ministres prédateurs décidant de tout sans consultations ni processus démocratique. C’est dans ces contextes qu’il faut comprendre la défaite le 25 Mars 2012, du Président Abdoulaye Wade au Sénégal, la poursuite et la mise en prison d’un nombre important de membres de son administration et la levée de bouclier des Africains pour le respect de la constitution du Malawi qui permit à madame Joyce Banda d’assumer la présidence après la mort du président Bingu Wa Muthanrika malgré les machinations d’une certaine classe politique adepte de l’ordre du cartel. 

A ces dynamiques, il faudrait ajouter une montée de l’intransigeance contre la corruption qui s’est manifesté pour la première fois en Afrique par l’invocation du Traité « Stolen Asset Recovery Program » (START) ou traité de Merino par le Président Macky Sall du Sénégal. Haiti revient en Afrique dans un contexte où la société africaine n’a plus de patience pour la rhétorique politicienne de beaucoup de déclarations et de rencontres pour rien du tout et d’utilisation de l’Afrique comme une marionnette dans la dynamique politique intérieure d’Haiti. 

De l’Organisation de l’Unité africaine à l’Union africaine: Haiti symbole de la légitimité du combat historique de libération africaine. 

Fondée en 1963, l’organisation de l’unité africaine avait pour mission de promouvoir l'unité et la solidarité des États africains et de faire acte de voix collective du continent et de se focaliser sur l'éradication du colonialisme. Son organe central, le Comité de Libération de l’Afrique prit en charge tous les mouvements de libération national à travers le continent. 

Les pays africains mirent leurs désirs de développement en veilleuse et se focalisèrent entièrement sur la libération du continent à travers la lutte armée. Tous les pays africains ouvrirent des bureaux pour le PAIGC de la Guinee Bissau sous le commandement d’Amilcar Cabral, du MPLA de l’Angola sous Agostino Neto, du FRELIMO sous Samora Machel, de la ZAPU et ZANU de Joshua Nkomo et Ndabaningi Sithole et ensuite Robert Mugabe, le Congres National Africain (ANC) et l’Umkhonto We Siswe (la Lance de la Nation) de Nelson Mandela et de Walter Sisulu et du Congres Panafricain (PAC) de Robert Sobukwe. Les pays africains autorisèrent secrètement leur jeunesse (notre génération) à s’engager dans les luttes armées. Les budgets des états furent ouverts à l’approvisionnement en armes et à la construction de bases pour les guérilleros. Les pays limitrophes des zones de combats de libération s’érigèrent en pays de la ligne de front. La libération était l’affaire de tous les africains à travers la lutte armée et enfin, en 1991, le dernier territoire africain aux mains des blancs, l’Afrique du Sud fut libéré. La vénérable organisation acheva sa mission et l’Afrique pouvait maintenant se consacrer au développement économique. 

L’Afrique libéré se retrouve en 2002 à Durban pour la matérialisation de la Déclaration de Syrte du 9 Septembre 1999. Et, sur les cendres de l’Organisation de l’Unité africaine, l’Union africaine naquit. Son premier président Thabo Mvuyelwa Mbeki symbolisait alors la nouvelle génération africaine murie dans les combats de libération. A Durban, toute la jeunesse combattante africaine se retrouva. D’anciens guérilleros des différentes zones de libération fraternisèrent avec les jeunes professeurs d’universités et l’on décida que cette nouvelle Union africaine ne sera plus un cartel de chef d’états et de ministre prédateurs mais une Union des peuples de tous les peuples africains. Trop de sang y a été consacre par notre génération. 

Entre temps, de nombreux intellectuels africains avaient rejoint les universités et centres de recherche américains. Avec les fréres et sœurs des Amériques, la décolonisation de l’académie et le démantèlement de la suprématie épistémologique occidentale s’engagea pour aboutir au champ d’études de Diaspora africaine (African Diaspora Studies). Il ne s’agissait plus de voir les peuples africains dans un cadre continental mais plutôt global. Les publications se succédèrent: La Présence globale africaine (Joseph Harris), Encarta Africana (Henry Louis Gates et Anthony Appiah), Encyclopédie de la Diaspora Africaine Vol. 1, 2,3 (Carole Boyce Davies et Babacar MBow), La Nouvelle Diaspora Africaine (Nkiru Nzegwu et Isodore Okpewu) etc. 

Du 17 au 19 Decembre 2002, l’Union africaine convoqua toute la diaspora africaine à l’université Howard à Washington DC pour débattre de la future UA. Des recommandations furent faites pour l’inclusion des avancés du champ académique Diasporique africaine. L’UA convoqua la diaspora africaine pour un séminaire de définition de la diaspora du 2 au5 Juin 2004 à Port of Spain en Trinidad et Tobago. Ce sont les travaux de ce séminaire qui permirent l’amendement de l’Acte constitutif en son article (3q) qui donna naissance à ce que nous appelons aujourd’hui la sixième région, cadre constitutionnel au travers duquel Haiti entre à L’Union africaine. Ce contributeur a participé à tout ces processus jusqu’au Sommet de Maputo qui valida la présence de la Diaspora au sein UA. 

Un fils d’Haiti qui a le privilège de s’adresser aux Chefs d’états africains dans le vénérable Hall d’Addis Abéba doit connaître cette histoire, les hommes et les femmes qui l’on forgée et surtout l’histoire des aînés haïtiens dans cette ville mythique et sur cette vielle terre d’Afrique: l’œuvre d’Emile Saint Lot, de Jean Baptiste, de Dante Bellgarde, d’Antonin Firmin, de Jean Bruyeres, de Lucien et Jacqueline Scott Lemoine ! Voila ce à quoi nous nous attendions de la part du Ministre de la Communication et Envoyé Spécial. Hélas, la montagne a accouchée d’une sourie. 

Nous nous attentions à un discoure libérateur qui puiserait son essence dans l’ontologie de la libération noire que représente Haiti pour toute la race. Un discoure qui mettrait en évidence la genèse de la libération noire la Révolution haïtienne, en quoi elle doit informer les actes de nos gouvernements actuels, comment constitue-elle une passerelle entre nos peuples dans notre lutte perpétuelle pour sortir de la morasse dans laquelle certains dirigeants africains et leurs maîtres de Paris (dont la compagnie est si désespérément recherchée par Mr. Le Ministre de la Communication et Envoyé Spécial) nous ont plongés et maintenue depuis « le soleil des indépendances ».

En lieu d’un discoure de rigueur qui positionnerait Haiti dans le contexte de l’Afrique contemporain en ligne avec les théories politiques et économiques qui sont à la base des nouveaux résultats obtenus au Ghana en matière économique et politique au Sénégal, constitutionnel au Malawi, en lieu d’un discoure qui permettrait aux africains de percevoir ne serait-ce que l’ ombre du sérieux de la nouvelle administration du Président Martelly, le Ministre de la Communication et Envoyé Spécial nous a plongé dans un exercice de pédanterie qui nous a renvoyé aux calandres néocoloniales avec ses relents de politique politicienne, de dynamiques passées, de déclarations empiriques dans lesquelles la flatterie de nos dirigeants se mêle à une certaine forme de fumisterie. On eu dit un personnage sortit directement du roman « le corbeau » de Ngugi wa Thiong’o. 

Quelle est la connaissance de Mr. Ministre de la Communication et Envoyé Spécial du dossier congolo-Rwandais ? Cette connaissance est elle capable de remonter à 1500 ans à la période proto-bantou plutôt qu’au superficiel découpage pré/post colonial pour déterrer les dynamiques à la base de ce conflit ? Le Journaliste Gardy a-t-il une fois publié un seul essai, écrit un seul article de fond, ou un éditorial sur aucun problème africain ? Comment se fait il que l’homme n’eut gardé un seul contact avec ses promotionnaires à l’université Cheikh Anta Diop ? Le Congrès Panafricain se réunira en début 2013 à Johannesburg. Peut être que le ministre voudra bien adresser les intellectuels africains sur son initiative de médiation. Un proverbe rwandais couche bien ce paradoxe « si quelqu’un te dit qu’il peut avaler une noix de coco en entier, laisse le faire; il doit faire confiance à son anus.» 

Ensuite, le Ministre nous informe « … également, que pour la prochaine conférence des Chef d'État noirs francophone en octobre prochain, à Kinshasa… » Noirs francophone? L’utilisation de ce terme démontre la méconnaissance du Ministre des discoures identitaires contemporains dans lesquels nous avons déjà enterré ces termes néocoloniaux de francophone et anglophone, esclave, etc. Nous sommes des africains. Ni francophone, ni anglophone ! Africains ! Monsieur le Ministre. 

Haiti dans le contexte contemporain africain

Vous ne saviez pas que vous étiez Afrika
Quand vous partiez de Afrika
Vous ne saviez pas où vous alliez
Parce que vous ne saviez pas que vous étiez Afrika
Vous ne saviez pas que vous étiez le continent noir
Qui devrait être atteint 
Gwendolyn Brooks

La formation d'une diaspora pourrait être articulé comme le voyage par excellence vers un devenir, un processus marqué par des groupements incessants, de recréation et de réitérations.
Okwui Onwezor

Ainsi, vue, la diaspora africaine revêt le caractère d'un phénomène dynamique, continu et complexe qui s'étend à travers le temps, la géographie, la classe et de genre.
Joseph E. Harris

Le 16 Janvier 2010, après le dévastateur tremblement de terre qui avait détruit la capitale et enterré des milliers de personnes sous les décombres, le président sénégalais Abdoulaye Wade réunit ses conseillers pour déclarer que les Haïtiens sont les fils et filles d'Afrique. Son assertion le plus substantif était l'affirmation selon laquelle, comme une partie des Haïtiens viennent du Sénégal, son gouvernement offre des terres gratuites aux Haïtiens souhaitant «revenir à leurs origines. » Par ces moyens, Wade commença une autre actualisation de l'un des droits qui sont fondamentaux pour la diaspora africaine: l’appartenance

Dans un essai, intitulé «Vers la citoyenneté de la diaspora africaine. Politiser une géographie mondiale existante , écrit en 2001, qui était la ressource pour quelques-unes des délibérations du Sommet de l’Union africaine à Maputo sur la diaspora, M'Bow et Boyce Davies avaient fait valoir que les revendications qui doivent être réalisées au-delà des connexions émotives, culturelles et spirituelles incluaient les droits des réfugiés, droits à la retraite, les voyages, le commerce, les échanges éducatifs. Depuis lors, une série de mouvements ont concrétisé ces revendications. Le plus important parmi ces mouvements était le passage du mécanisme juridique, faisant de la diaspora africaine la sixième région de l'Union africaine (2005). 

Pourtant, après ce passage de la diaspora africaine comme la sixième région de l'Union africaine, ce qui restait à réaliser était une activation tangible et permanente de ce principe de base d'appartenance de la diaspora africaine. La déclaration de Wade prend donc la suite du processus sur la voie de l'accomplissement de la pleine citoyenneté diasporique car elle permet l'activation de l'un de ces droits tel le droit au retour, et cela inclut aussi le droit d'atterrir sur le continent.

D'une certaine façon, cette réponse particulière de l'Afrique à la tragédie haïtienne par le président Wade de la nation ouest-africaine du Sénégal, précisément à partir de l'un des emplacements (Sénégambie) à partir duquel les Africains ont été déportés vers le Nouveau Monde, a corrigée la paralysie de l'Union africaine suivant l'ouragan Katrina à la Nouvelle Orléans (2005). Elle permettait également le recouvrement de quelques-unes des pertes à travers Le Passage du Milieu (la traversée atlantique de l’esclavage) qui, depuis longtemps ont été considérées comme irréversibles. En d'autres termes, avoir un lieu de refuge à une époque de dévastation, lorsque l'État-nation est incapable de subvenir à ses besoins est l'une des significations fondamentales de la diaspora ayant affiliation dans le continent africain ou ailleurs dans la diaspora. Ceci a été la déclaration de Wade:

Le Sénégal est prêt à leur offrir des parcelles de terre - même toute une région. Tout dépend de combien de Haïtiens viennent. Si c'est juste quelques personnes, nous allons probablement leur offrir un logement ou de petits morceaux de terre. S'ils viennent en masse nous sommes prêts à leur donner une région, " Wade insista sur le fait que si une région est remise, elle devrait être dans une zone fertile -. Pas dans les déserts arides du pays (Associated Press news wire 1-16-2010)

De l'autre côté de l'Atlantique, Wyclef Jean, d'origine haïtienne chanteur populaire et militant de Yélé Haïti, a déclaré au cours du téléthon "Hope for Haïti» aux télévisions internationales «Nous sommes Haïtiens. Mieux encore, nous sommes des Africains qui résident en Haïti. » Jeu clairement antiphoné comme l’appel/réponse du tambour, Wyclef Jean et Abdoulaye Wade ont ensemble articulés l'actualisation de ce procédé promulgué, à un niveau discursif international de la diaspora africaine. 

À bien des égards, ces deux événements représentent un rapprochement contemporain d'un principe idéologique et politique soutenu et argumenter depuis de longues dates et qui était au centre du Panafricanisme dans son articulation à la conférence post-Manchester 1945. Les Africains qui constituent la diaspora africaine sont admissibles à la citoyenneté africaine diasporique au-delà les définitions des États-nations et des citoyennetés qui existent déjà. De toute évidence la diaspora dispose d'une gamme de significations, et le droit au retour émotionnellement ou physiquement a toujours été une pierre angulaire de cette compréhension, même si l'on n’active jamais ce retour.

Alors que la diaspora n'est pas nécessairement au sujet du retour physique, mais la série des affiliations politiques, ancrée dans l'histoire, les implications politiques sont ce qui devient actionnables.

Donc, si oui ou non les Haïtiens (ou les Africains de la diaspora) décident de se rapatrier à l'Afrique sera laissé à l'histoire, et ce n'est pas aussi critique que le principe selon lequel l'impact idéologique d'une telle affirmation a des implications pour nos revendications antérieures qu'il existe au niveau macro, une citoyenneté de la diaspora africaine en attente d'être réalisé. 

La rentrée d’Haiti ne saurait se réaliser pleinement qu’à travers l’héritage que la première république noire nous a légué. Nous vénérons cet héritage non pas dans la contemplation ou l’invocation bombastique mais dans une conscience de ce qu’il a été, ce qu’il est et surtout ce qu’il doit devenir: un instrument de panafricanisme du vingt unième siècle avec lequel nous engageons l’avenir confiant en notre devenir tout en assumant nos responsabilités envers nos peuples. 

Il s’agira de reconnaitre et de valoriser la culture africaine du peuple haitien. De faire en sorte que l’haitien à Pétionville ne se sente plus insulter quand on l’assimile à un Africain ou qu’une sœur Afro-haïtienne ne se fasse arrêter devant un supermarché par les agents de sécurité pour la fouille de son sac pendant qu’une blanche avec un sac semblable y entre sans problème (affaire Siméon). Il s’agit de dégager des axes concrets de solidarité dans la formation des jeunes, dans l’échange entre nos intellectuels et artistes et hommes et femmes d’affaires. De rejeter la tutelle d’où qu’elle vienne. Sur ce terrain, le Ministre se retrouvera à nos cotés. Le combat a été engage depuis le tremblement de terre. Les étudiants haïtiens sont déjà en Afrique. Il s’agira d’élargir ces possibilités.

En conclusion, Haiti, membre de l’Union africaine sera l’objet de nos encouragements, de nos efforts de rapprochement mais aussi de nos critiques. Nous avons trop travaillé pour ce retour d’Haiti en Afrique. Nos maisons de Dakar et de Miami sont des points de rencontre entre Haïtiens, brésiliens, caribéens, africains-américains. C’est ça l’union des peuples africains. Le Président Martelly et le Premier Ministre Lamothe sont de la génération postcoloniale. Ils peuvent toujours compter sur notre solidarité active, notre contribution à leurs cotés, au développement d’Haiti. Nous applaudirons pour ce qu’ils font de positif mais dénonceront aussi les lacunes. C’est à cette balance qu’ils devront s’attendre sur la scène africaine et non des flatteries et de la manipulation comme nous avons vus chez Mr. Gardy. Nous n’avons plus le temps pour ces pratiques gangrenées de dire ce qui plait et faire ce qui avance personnellement surtout au détriment de nos masses. Nous avons des peuples à nourrir, à alphabétiser, des infrastructures à construire, des démocraties à consolider bref tout est d’urgence et le temps court.

 Alors, Monsieur le Ministre, venez en Afrique mais, s’il vous plait, ne passez pas par Paris. Le Negropolitanisme est mort en tout cas sur cette terre berceau de la race humaine.