L'édito de Julien Brunn
Donc, il ne manquait plus que ça : le choléra, maintenant !
Et pas seulement le choléra, mais la colère – la mauvaise colère, la colère aveugle, vengeresse, la colère qui cherche des boucs émissaires.
Et qui en trouve, bien sûr.
Derniers en date : les casques bleus de l’ONU. Depuis 2004, depuis le départ précipité de l’ancien président Aristide, un millier de Casques bleus sont en effet en Haïti dans le cadre d’une mission de « stabilisation », tout un programme. Et voilà qu’ils sont accusés d’avoir importé, eux, la bactérie sur l’île, comme si la situation sanitaire catastrophique qui y règne ne suffisait pas à expliquer, pas forcément son apparition, mais en tout cas son développement foudroyant.
L’eau croupit, les ordures s’accumulent, les reconstructions piétinent, et les relogements tardent.
20 000 cas de choléra ont été déclarés, et plus de 1000 morts déjà, et, si rien n’est fait, ou plutôt, si la colère empêche de faire le nécessaire sanitaire, la progression de l’épidémie sera foudroyante.
Or on peut craindre le pire avec cette succession de malheurs qui s’abat sur Haïti : en janvier, 250 000 morts, plus de 300 000 maisons et immeubles effondrés ; puis les ouragans qui viennent balayer les timides reconstructions et ajouter des noyés aux ensevelis, et maintenant, le choléra.
Et dans une semaine, des élections ! On ne sait plus si ces élections présidentielles et législatives sont les bienvenues, si elles vont mettre un peu de baume au cœur des Haïtiens, un peu de « stabilité », celle de la légitimité du pouvoir, ou au contraire, si elles vont être une nouvelle plaie, celle de la violence politique, qui, en plus de la maladie, déjà rôde dans les villes du pays.
Et pas seulement le choléra, mais la colère – la mauvaise colère, la colère aveugle, vengeresse, la colère qui cherche des boucs émissaires.
Et qui en trouve, bien sûr.
Derniers en date : les casques bleus de l’ONU. Depuis 2004, depuis le départ précipité de l’ancien président Aristide, un millier de Casques bleus sont en effet en Haïti dans le cadre d’une mission de « stabilisation », tout un programme. Et voilà qu’ils sont accusés d’avoir importé, eux, la bactérie sur l’île, comme si la situation sanitaire catastrophique qui y règne ne suffisait pas à expliquer, pas forcément son apparition, mais en tout cas son développement foudroyant.
L’eau croupit, les ordures s’accumulent, les reconstructions piétinent, et les relogements tardent.
20 000 cas de choléra ont été déclarés, et plus de 1000 morts déjà, et, si rien n’est fait, ou plutôt, si la colère empêche de faire le nécessaire sanitaire, la progression de l’épidémie sera foudroyante.
Or on peut craindre le pire avec cette succession de malheurs qui s’abat sur Haïti : en janvier, 250 000 morts, plus de 300 000 maisons et immeubles effondrés ; puis les ouragans qui viennent balayer les timides reconstructions et ajouter des noyés aux ensevelis, et maintenant, le choléra.
Et dans une semaine, des élections ! On ne sait plus si ces élections présidentielles et législatives sont les bienvenues, si elles vont mettre un peu de baume au cœur des Haïtiens, un peu de « stabilité », celle de la légitimité du pouvoir, ou au contraire, si elles vont être une nouvelle plaie, celle de la violence politique, qui, en plus de la maladie, déjà rôde dans les villes du pays.
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