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Friday, April 29, 2011

Non au Don - Non à l'Annulation de Dette! - Cruauté? J'en doute!


Haïti est un pays à faible revenu (PFR), et catégorisé dans les pays pauvres très endettés (PPTE).  Mais ces deux étiquettes ne justifient nullement que nous devons continuer à ramper sur le sol honteux des Dons, hypothéquant ainsi la confiance des grands partenaires financiers dont le support est indispensable à la conceptualisation du  Progrès économique d’un pays.  Comment pouvons nous compter revigorer notre économie alors  qu’on s’obstine à accepter les propositions ou demander l'annulation de nos dettes?

Il est basique de savoir que le maintient du crédit à un commerçant en état de cessation ou de  refus de paiement est inconcevable.  Nous vivons dans un monde à forte tendance Capitaliste et Neo-libéraliste (1), en l’occurrence, il impossible de bâtir voire consolider l’économie d’une Nation, sans accès à des prêt.  Après les annulations des dettes, le pays est classé Non Solvable(2),  Alors point besoin d’être Analyste Economique pour comprendre que ceci pour nous constituera une réputation et un signal négatif pour trouver des éventuels préteurs potentiels.

Dû d’abord à la corruption chronique de nos Systèmes de gouvernement et aux manques d’honneur à notre engagement, on perd notre crédibilité sur le marché financier des capitaux, on ne remplit plus les conditions et L’état est paralysé. Alors pour survivre, on fait recours à la Mendicité  –aux Dons.  Et de là surviennent le caractère « Tòchon sal » de l’Etat,  la condamnation à la Pauvreté,  la Corruption, la Perte flagrante de la Souveraineté et de notre Caractère comme Peuple.

L’argent des Dons, rare sont les fois où il est porteur  de solutions effectives au problème, à part la Corée du Sud (avec un gouvernement solide et éclairé), j'ignore d’autre cas où un pays serait sorti du Sous-développement avec de l’aide Extérieur. Il n’est pas sans raison si en Anglais  le mot « gift » veut dire Don mais se rattache à la même racine du GIFT allemand qui signifie “Poison”.

 L’argent des dons est empoisonné. Il soutient du libertinage aux gouvernements, décourage le développement et entrave l'investissement étranger.  Il fait naître une philosophie contagieuse qui atrophie l'émergence d'une classe d'entrepreneurs,  et justifie l’exploitation par les pays donateurs, en leur conférant le  droit légitime de s’immiscer comme bon leur semble aux affaires interne du Récipiendaire.

Aussi, J’estime naïvement que les gouvernements feraient une utilisation plus responsable avec  quelque chose qu’ils doivent rembourser que celui qui leur est acquis. En outre,  l’«empoisonnement» des relations fondées sur le don se manifeste notamment dans la quasi impossibilité d’un refus, même s’il s’agit de dons très inadaptés, et par la ruse, que le donateur doit déployer pour maximiser les avantages qu’il tire du don tout en renvoyant au receveur une image valorisante de lui-même. Comme Bierschenck et alii ont eu la note juste de noter que: «In fact, it would annonce a revolution in the aid relationship if some day the government were to refuse a substantial amount of aid offered on the grounds that it did not fit in with its own priorities» (3), mais n’en parlons pas on n’est pas encore à ce stade.

Le jour qu’on aurait commencé à plaider pour une amélioration des modalités de remboursement plutôt que de crier à une annulation tapageuse et irresponsable de nos dettes, Un grand pas aurait franchi– Oui! Le jour où mon gouvernement commencera à restructurer nos systèmes administratifs, réduit nos gouvernements,  assainir de notre économie et travailler à schématiser un plan pour lutter contre de nouveau cycle de surendettement fait au détriment des générations futures et du même coup réduire ses dettes  par remboursement contingent aux Etats,  Mon optimisme Explosera.

Il faut Lutter contre les Dons,  Assumons Nos dettes.
 En 1994, Burkina Faso et le Mali ont remboursé la totalité du service de leur dette sans problème majeur, pourquoi  serions –nous incapable, nous-mêmes ?  Nous avons besoins beaucoup plus de caractère et de confiance en notre force de résoudre nos problèmes. Cessons de nous comporter comme des « Infirmes désespérés ». Reforgeons l’Intégrale de notre Image!

Mirvaldy B. Joseph




(1) Neoliberalisme : Doctrine politique de Droite caractérisée par un ensemble multidimensionnel d'analyses qui défend l'importance du marché selon des considérations qui vont de l'efficacité économique du marché à la liberté de l'individu, et recommandent fortement de restreindre les interventions étatiques dans l'activité économique.

(2) - Non Solvable : Incapable de Payer

(3) – "En fait, il serait une révolution dans la relation d'aide si un jour le gouvernement refuserait une quantité substantielle d'aide au motif qu'il ne correspondait pas avec ses propres priorités."

Saturday, April 23, 2011

Haïti: un cas typique de dette odieuse

Aujourd’hui, on s’intéresse à Haïti. Pourtant, de tous les commentaires, aucun ne va au-delà du terrible tremblement de terre. 
On nous rappelle  précipitamment que c’est l’un des pays les plus pauvres de la planète mais sans nous en expliquer les causes. On nous laisse croire que la pauvreté et venue comme ça, que c’est un fait irrémédiable : « c’est la malédiction qui frappe ».

Il est indiscutable que cette nouvelle catastrophe naturelle entraîne des dégâts matériels et humains tout autant considérables qu’imprévus. Une aide d’urgence est donc nécessaire et tout le monde est d’accord sur ce point. Pourtant, les Haïtiens n’ont pas attendu le séisme pour avoir de réelles difficultés à l’accès à l’alimentation, aux soins médicaux, aux infrastructures sanitaires, aux logements … S’il est un fait, c’est que la pauvreté et la misère dont les causes sont prévisibles, ne trouvent pas leurs sources dans ce tremblement de terre. Il faut reconstruire le pays parce que celui-ci a été dépossédé de ses moyens de d’abord se construire. Haïti n’est pas un pays libre ni même souverain. Ses choix de politique intérieure sont appliqués par un gouvernement qui exécute des ordres venus de l’extérieur du pays. Durant de longues décennies au XXe siècle, soit ce pays a connu des périodes d’instabilités politiques, soit il a appartenu aux créanciers qui appuyaient un régime dictatorial.

Haïti est traditionnellement dénigré et souvent dépeint comme un pays violent, pauvre et répressif dans le meilleur des cas. Peu de commentaires rappellent la bataille et le symbole de l’Indépendance acquise de haute lutte en 1804 contre les armées françaises de Napoléon. Il est vrai qu’à l’époque, il valait mieux taire cet événement et cet affront afin de ne pas détériorer l’image si digne de la France et de contenir le risque de contagion aux autres colonies. Plutôt que de souligner la démarche humaine et le combat pour les Droits de l’Homme, la sauvagerie et la violence seront les caractéristiques assimilées aux Haïtiens. Edouardo Galeano parle à cet effet de la « malédiction blanche » : « A la frontière où finit la République dominicaine et commence Haïti, une grande affiche donne un avertissement : El mal paso – Le mauvais passage. De l’autre côté, c’est l’enfer noir. Sang et faim, misère, pestes |1|. » Philippe Rater préfère parler de « lien particulier, de la haine à l’affection |2| ».

S’il est indispensable de revenir sur l’émancipation du peuple haïtien, c’est parce qu’en échange de cette double révolution, à la fois anti-esclavagiste et anti-coloniale, le pays a hérité de « la dette française de l’Indépendance » correspondant à 150 millions de francs or (soit le budget annuel de la France de l’époque). En 1825, la France décide que « Les habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue verseront à la caisse fédérale des dépôts et consignations de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant au 31 décembre 1825, la somme de cent cinquante millions de francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclameront une indemnité. Nous concédons, à ces conditions, par la présente ordonnance, aux habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue, l’indépendance pleine et entière de leur gouvernement |3|. »

Cela équivaut à environ 21 milliards de dollars d’aujourd’hui. Dès le départ, Haïti doit payer le prix fort, la dette sera l’instrument néo-colonial pour entretenir l’accès aux multiples ressources naturelles de ce pays (comme le café).

Alors qu’il aurait été possible de faire face aux douloureuses responsabilités du passé en 2004, le rapport de la Commission Régis Debray |4| préfère écarter l’idée d’une restitution de cette somme en prétextant qu’elle n’est pas « fondée juridiquement » et que cela ouvrirait la « boîte de Pandore ». Les requêtes du gouvernement haïtien en place sont rejetées par la France : pas de réparations qui tiennent ni de reconnaissance d’une dette d’indépendance.

Les annonces actuelles du gouvernement français d’œuvrer pour l’annulation totale de la dette d’Haïti envers les créanciers du Club de Paris sont les bienvenues et le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) le demande depuis sa création en 1990. Cela reste insuffisant. La totalité de la dette publique extérieure d’Haïti est un cas typique de dette odieuse et doit être annulée de suite sans conditions.

La doctrine de la dette odieuse, issue du droit international reconnaît la nécessité de prendre en compte la nature du régime qui a contracté les dettes et l’utilisation qui a été faite des fonds versés. Cela implique une responsabilité directe des créanciers comme les organismes privés ou les IFI. Si un régime dictatorial est remplacé par un régime légitime, ce dernier peut prouver que les dettes n’ont pas été contractées dans l’intérêt de la nation ou l’ont été à des fins odieuses. Dans ce cas, elles sont frappées de nullité et les nouvelles autorités n’ont pas à les rembourser. Les créanciers n’ont qu’à se retourner vers les dirigeants de la dictature à titre personnel. Le FMI, la Banque mondiale ou tout autre créancier est tenu de contrôler que les prêts octroyés sont licitement utilisés, surtout s’il ne peut ignorer qu’il traite avec un régime illégitime.

L’annulation de la dette des pays en développement gagne du terrain au Sud comme au Nord |5|. L’audit de la dette est un outil à saisir pour imposer la nullité d’une dette illégitime. En 2007, Rafael Correa, le Président de l’Equateur s’empare de ce concept pour faire annuler une partie importante de se dette multilatérale et bilatérale. Lors de son discours d’investiture le 10 août 2009, le Président a déclaré que cela signifiait « un gain de plus de 300 millions de dollars annuels durant les prochaines vingt années, sommes qui serviront non aux portefeuilles des créanciers mais au développement national |6| ». Cela peut servir d’exemple à d’autres pays en développement et notamment à Haïti.


Le règne des Duvalier succède à l’instabilité en 1957 : il durera jusqu’en 1986, date à laquelle le fils « Baby Doc » est chassé du pouvoir. La violente dictature largement soutenue par les pays occidentaux a sévi près de 30 ans. Elle est marquée par une croissance exponentielle de sa dette. Entre 1957 et 1986, la dette extérieure a été multipliée par 17,5. Au moment de la fuite de Duvalier, cela représentait 750 millions de dollars et en 2008, elle monte, avec le jeu des intérêts et des pénalités, à plus de 1 884 millions de dollars |7|.

Cet endettement, loin de servir à la population qui s’est appauvrie, était destiné à enrichir le régime mis en place : il constitue donc une dette odieuse. Une enquête récente a démontré que la fortune personnelle de la famille Duvalier bien à l’abri sur les comptes des banques occidentales) représentait 900 millions de dollars, soit plus encore que l’endettement de son pays au moment de son exil. Une affaire est en cours devant la justice suisse pour la restitution à l’Etat haïtien des avoirs et des biens mal acquis de la dictature Duvalier. Ces avoirs sont pour l’instant gelés par la banque suisse UBS qui avance des conditions intolérables quant à la destination de ces fonds |8|. Jean-Bertrand Aristide, élu dans l’enthousiasme populaire puis accusé de corruption puis rétabli au pouvoir comme marionnette des Etats-Unis, n’est pas en reste quant à la responsabilité dans l’endettement et les détournements de fonds. Selon la Banque mondiale, entre 1995 et 2001, le service de la dette, à savoir le capital et les intérêts remboursés, a atteint la somme considérable de 321 millions de dollars.

Ce qui signifie que toute l’aide financière annoncée actuellement suite au tremblement de terre, est déjà perdue dans le remboursement de la dette !

Selon les dernières estimations, plus de 80% de la dette extérieure d’Haïti est détenue par les Institutions financières Internationales (IFI) qui regroupent le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale (BM). Le gouvernement applique les « plans d’ajustement structurel » remaquillés en « Documents Stratégiques pour la Réduction de la Pauvreté » (DSRP). En échange de la reprise des prêts, on concède à Haïti quelques annulations ou allégements de dette insignifiants mais qui donnent une image bienveillante des créanciers. L’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PTTE) en Haïti, à laquelle on vient tout récemment d’admettre le pays alors que tous maintenant reconnaissent sa pauvreté structurelle, est un cas typique de blanchiment de dette odieuse. C’est-à-dire qu’on remplace les prêts anciens relatifs directement à la dette de la dictature, par de nouveaux prêts soi-disant « clean » |9|.

En 2006, les IFI et le Club de Paris acceptent que l’initiative PPTE s’élargisse à Haïti. Le stock de la dette publique extérieure totale était de 1,337 millions de dollars. Au point d’achèvement de l’initiative (en 2009), la dette était de 1,884 millions. Une annulation de dette d’un montant de 1 200 millions de dollars est décidée pour –selon leur terme- « rendre la dette soutenable ». Entre temps, « les plans d’ajustements structurels » ont fait des ravages, notamment dans le secteur agricole dont les effets ont atteint leur paroxysme lors de la crise alimentaire de 2008. L’agriculture paysanne haïtienne subit le dumping des produits agricoles étasuniens. Les politiques macro-économiques soutenues par Washington, l’ONU, le FMI et la Banque Mondiale ne se soucient nullement de la nécessité du développement et de la protection du marché national. Les seules préoccupations de ces politiques sont de produire pour l’exportation vers le marché mondial. C’est donc inquiétant d’entendre que le FMI « se tient prêt à jouer son rôle avec le soutien approprié dans (ses) domaines de compétence ».

Indépendamment de la question de la dette, il est à craindre que l’aide prenne la même forme que celle qui a accompagné l’après-tsunami en Asie ou encore l’après-cyclone Jeanne en Haïti en 2004. C’est-à-dire soit des promesses non tenues soit des fonds destinés à enrichir des compagnies étrangères ou privées. En Indonésie, l’aide de la communauté internationale a surtout favorisé la privatisation d’entreprises et d’infrastructures publiques. Le développement du tourisme est préféré à une réforme agraire qui aurait évité aux paysans de subir les conséquences dramatiques de la crise alimentaire. Les Haïtiens ont besoin d’une reconstruction de leur pays mais aussi et surtout d’une amélioration de leurs conditions de vie de manière durable. Le gouvernement doit changer ces orientations économiques néfastes pour le pays. Cela signifie qu’il doit rompre avec la politique néolibérale pour donner la priorité aux investissements dans le secteur agricole et lancer un processus de réforme agraire qui favorise l’accès des petit(e)s paysan(ne)s à la terre, à l’encadrement et au crédit agricole. Il faut également changer les orientations des accords commerciaux : le pays a perdu une grande opportunité de mettre ses tarifs douaniers au même niveau que d’autres pays de la région à travers le CARICOM. L’Etat doit aussi rompre avec ses politiques qui excluent les femmes, premières victimes de la pauvreté.

Aujourd’hui, les « généreux dons » proviennent pour la majorité des créanciers du pays. Plutôt que de faire des dons, il serait préférable qu’ils annulent les dettes d’Haïti à leur égard : totalement, sans conditions et immédiatement. Peut-on vraiment parler de don quand on sait que cet argent servira en majeure partie soit au remboursement de la dette extérieure aux créanciers soit à l’application de « projets de développement nationaux » décidés selon les intérêts de ces mêmes créanciers. Il est évident que, sans ces dons dans l’immédiat, il ne serait pas possible de faire rembourser cette dette dont la moitié au moins correspond à une dette odieuse. Les grandes conférences internationales d’un quelconque G8 ou G20 élargi aux IFI ne feront pas avancer d’un iota le développement d’Haïti mais reconstruiront les instruments qui leur servent à asseoir le contrôle néo-colonial du pays. Il s’agira d’assurer la continuité dans le remboursement, base de la soumission, tout comme lors des récentes initiatives d’allégement de la dette.

Au contraire, pour qu’Haïti puisse se construire dignement, la souveraineté nationale est l’enjeu fondamental. Une annulation totale et inconditionnelle de la dette doit donc être le premier pas vers une démarche plus générale. Un nouveau modèle de développement alternatif aux politiques des IFI et aux accords de partenariat économique (APE signé en décembre 2009, Accord Hope II …), est nécessaire et urgent.

Sophie Perchellet, Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde

Libre échange : les avantages et inconvénients


Le libre-échange est un système de commerce international reposant sur l’absence de barrières douanières et non douanières à la circulation des biens et des services. Au sens strict, la notion ne s’étend pas aux mouvements de travailleurs ou de capitaux mais en pratique cela est souvent le cas.
Le système opposé du libre-échange est le protectionnisme dans lequel l’état tente de protéger ses industries nationales en érigeant des barrières qui augmentent les couts des produits importés

Les avantages du libre-échange

Baisse des prix des biens et services

En ouvrant la porte aux produits étrangers, le consommateur a plus de choix. Donc, les producteurs locaux font face à une concurrence venue d’ailleurs ce qui les encourage à baisser leurs prix.

Plus grande efficacité économique

Le libre-échange encourage les pays à se spécialiser dans des productions où ils sont les plus efficaces. Les industries locales qui ne pourront pas faire face à la concurrence internationale seront appelées à disparaitre ; seules les industries les plus compétitives subsisteront.

Une augmentation dans la croissance économique

La baisse des prix augmentera la demande. De plus, l’ouverture des marchés va encourager les entreprises à produire plus.

Les inconvénients du libre-échange

Pertes d’emplois dans les pays riches

La rude concurrence va forcer certaines compagnies à mettre la clé sous la porte. Il y aura des pertes d’emplois, énormes dans certains cas.

Risques de ralentissement de la croissance

Si les pertes d’emplois sont significatives, la demande des produits et services baissera. Donc, la croissance économique, qui en dépend, va baisser aussi.

Remise en cause des acquis sociaux des travailleurs

Si les acquis sociaux comme salaire minimal ou les plans de santé augmentent le cout de la main d’œuvre (diminuant ainsi la compétitivité du pays), les entreprises vont les réduire ou délocaliser leurs productions dans d’autres pays moins chers.

Thursday, April 21, 2011

"NOUS SOMMES DERRIERE LUI" alors qui pourra contre Lui!!! Il combattra pour vous et VOUS!!! gardez le SILENCE!

Nous sommes entrain de vivre un phenomene dangereux pour l’avenir de la Democratie dans ce pays.

On observe qu'Au Nom d'un perpétuel Blaspheme < “Pour le bien du pays”>, se tisse un ralliement opportuniste de tous les acteurs politiques haitiens (s’il en a jamais eu d’ailleurs)…

Et ce, << par crainte de ne pas “Domi deyò” ,  le blanc va verser beaucoup de Tchotcho.>>

Ceci insinue personne pour  travailler maintenant sur la creation d'une nouvelle forme et force d'opposition pouvant  proposer des alternatives credibles  ou dénoncer les failles ou les dangers  imminents de certaines propositions de Campagne ou de decisions et declarations intempestives post-Victoire.

La scène n’a qu’un seul coq?hmmmm
Aucune autre voix credible de replique et de critique fiable. Tous préoccuper à justifier ou à trouver une meilleur place  “ala ronya, ala ronya” au côté de la présidence, chouchou "Del Big Boss".  Excusez mon Spanglish...  En Haiti c'est important!hmmm

Hmmmm!!!
"NOUS SOMMES DERRIERE LUI" alors qui pourra contre Lui>>> .  Les moindre critiques qu'on porte maintenant risquent d'être assimilés à une crime Lese-patrie ou que vous être contre tout progrès dans ce pays..."<> Mode on!!!"...hmmm Il Combattra pour vous, et VOUS! Gardez le SILENCE.

On oublie peut-être que tout progres social et démocratique sera Impossible dans un pays dénué d'une opposition progressiste et éclairée, garant de l’équilibre politique, dont l'objectif premier sera de stimuler le pouvoir à bien agir vers le progrès et le Bien de la Nation. Et qu'il est Crucial que cette force d'opposition commence à rassembler ses forces au même delai du parti au Pouvoir au risque d'être perdu de Vitesse. hmmm

Mais Nonnnnn!!!!!!!!!! J'ai oublieuuuuuu!
En Haiti, l'Opposition surgit apres la formation du gouvernement et la nomination des Directeurs generaux, Et sera constituée par les frustrés des bancs de touche, ou les oubliés silenciencieux qui s'arrangeront pour barrer la route au pouvoir. C'est ça qu'on appelle Opposition en Haiti- 

Il est temps que ces conceptions changent.  Le renouveau de la Classe politique doit également passer  par ce carrefour... Repensons et creons notre Opposition avec une nouvelle conception sinon...hmmm

Cette absence  risque de créer un vide au détriment de la Democracie de cette Nation.

Maisssssssssssssssssssss!!!! je  suis convaincu qu’il y a quelqu’un (>?) de tres astucieux et intelligent qui observe! Il Prend Note!  Et de ce vide surgira  son Protectégé,  l’Ombre …hmmmm

 Banm Pé papa pou yo pa di m Anti-Pays…

                                           
Mirvaldy B Joseph

Sunday, April 17, 2011

Texte publié par le Dr Rosalvo Bobo, en 1903, à propos de la fête du Centenaire



Haïtiens, vous parlez de fêter le centenaire de votre Liberté. Ce n'est vraiment pas ingénieux comme trouvaille d'occasion de nouvelles fantasmagories.
Je suis fatigué, ô mes compatriotes, de nos stupidités.

Faisons grâce au monde, qui nous sait exister, de caricatures révoltantes.

Un peu de vergogne, voyons, à défaut de grandeur morale.

Centenaire de notre liberté ? Non.

Centenaire de l'esclavage du nègre par le nègre.

Centenaire de nos égarements, de nos bassesses et, au milieu de vanités incessantes, de notre rétrocession systématique. Centenaire de nos haines fraternelles, de notre triple impuissance morale, sociale et politique.

Centenaire de nos entr'assassinats dans nos villes et savanes.

Centenaire de nos vices, de nos crimes politiques.

Centenaire de tout ce qu'il peut y avoir de plus odieux au sein d'un groupement d'hommes.

Centenaire de la ruine d'un pays par la misère et la saleté.

Centenaire de l'humiliation et de la déchéance peut-être définitive de la race noire, par la fraction haïtienne, cela s'entend.

Je vous en prie, n'allons pas profaner les noms de ceux-là que nous appelons aussi pompeusement que bêtement NOS AÏEUX. C'est assez d'être traîtres, n'allons pas à l'imposture.

Voyons, mes amis, un peu de calme et de conscience.

Puisque nous avons cent ans, que sommes-nous ?

C'est une vieille prétention de croire que nous sommes quelque chose aux yeux du monde civilisé
Eh bien, NON !

Il faut se placer en pleine Europe pour se faire une idée de notre petitesse.

Petit lieu lointain habité par des nègres.

Les plus curieux savent que nous avons une légère teinte de civilisation française.
Quelle faveur!

L'immense reste se contente de nous savoir sauvages.

Entre nous, quand j'entends ces mots "Peuple haïtien", "Nation haïtienne", il se produit en moi un débordement d'ironie.

Non, mes amis, "des groupes, des individus isolés régis par un groupe stigmatisé, du nom de GOUVERNEMENT".

Et comme, au point de vue de la chose commune, nous avons, par suite de graves dislocations dans le groupement primitif, des intérêts, des goûts, des idées, des idéals différents, nous en sommes à vivre chacun comme dans un désert, ne pouvant pas compter sur les forces sociales et politiques, puisque la société et la politique n'existent plus.

La masse peut passer d'un moment à l'autre. Que lui importe d'être fauve, elle ne tient pas à elle-même. L'individu a à se défendre contre la masse. Vive et soit bien qui peut.Mais, attention !

Affiches autour de cette monstrueuse et fatale caricature, guipures du pagne : RÉPUBLIQUE, CHAMBRES, CONSTITUTIONS, LOIS .

Ah! Le mal de la France! Ce doit être un plaisir pour l'orang-outang de rappeler la bête humaine !

Allons ! Rapprochons-nous davantage et causons. Comme on doit le faire en famille, sans scrupule, sans forfanterie. Ceux d'entre nous qui ont appris à lire un peu dans les grands livres se croient du coup grands. Les belles choses les émerveillent. Et avec un enthousiasme le plus souvent mercantile, ils se mettent, au fur et à mesure qu'ils tournent les pages, à plaquer des grandeurs artificielles sur notre petitesse immuable. Hélas! Petitesse de nos misérables cerveaux !

Venons-en donc décidément à nous persuader que nous sommes des gens d'en bas, des apprentis capables de besognes déterminées. Nos petitesses uniformes seraient si admirables ! Le génie chez le grand est remplacé par la vanité chez le petit. Avouons que nous avons besoin tout au moins d'un peu d'intelligence à défaut de génie.
Et résignons-nous à l'humiliation d'en demander l'aumône aux riches cerveaux de l'humanité d'en haut. Et que mesurons-nous à l'étalon de la moralité ? Maisons publiques, maisons officielles? Bourbiers ! Les plus malins, verrats embusqués dans des formes humaines, en émergent avec quelques paillettes d'or. Mais le sentiment du beau nous faisant défaut, nous n'en savons pas user. Et nous sommes depuis cent ans des jouisseurs avides. Des immoraux, des pédants, des orgueilleux !

Par conséquent, des niais et des réfractaires, voilà ce que nous sommes ! Ayons le courage, l'heure est venue, de nous dénoncer tels à nous- mêmes. Et le 1er janvier 1904, s'il faut quand même faire quelque chose, au lieu de semer les lauriers sur les mânes introuvés de nos aïeux, après avoir passé un siècle à les oublier, à les souiller, à nous moquer outrageusement de leur héroïsme ; au lieu du pourpre et des flammes, nous tendrons un deuil d'un bout à l'autre du pays, en témoignage de notre remords et, la bouche contre terre, tenant chacun un bout de crêpe pendant au drapeau bicolore, nous demanderons pardon à Dessalines, à Toussaint, à Capois, à toute la phalange immortelle de notre histoire.

Pardon de notre ingratitude, de notre esclavage, malgré eux. Pardon de nos folies. Pardon de nos parjures et de notre croupissement. Et nos pleurs plairont mieux à ces dieux que les fêtes bêtes, déloyales et scandaleuses, qu'à contrecoeur, par fausse pudeur, nous nous évertuons à leur préparer. Non. Je proteste de toute la force de mon âme. Nous ne fêterons pas, parce que, pour bâcler ces fêtes, étant misérables, chétifs, sans le sou, il nous faudra encore fouiller dans la bourse du paysan et faire manger au peuple la dernière vache maigre.

Nous ne fêterons pas, parce que, tandis qu'au palais, dans nos salons somptueux, nous viderions la coupe au vin d'or et chanterions ivrogneusement l'an sacré 1804, ce paysan dépouillé, ce peuple miséreux pourrait le maudire. Et leurs malédictions en feraient sortir d'autres du sein de la terre. Eh bien donc, un peu de vergogne et travaillons à sortir du stupre de tout un siècle.

Et s'il nous plaît de commencer bientôt, 1904 ne sera la fête de rien du tout, mais la première année d'existence d'une collectivité de braves gens nègres travaillant modestement et moralement à être un peuple. Et la petite république d'Haïti pourra être une immensité en pleine Europe !

Et le vieux continent pourra se préoccuper, en l'an 2004, du premier centenaire de la GRANDE LIBERTÉ du PEUPLE HAÏTIEN !

Dr Rosalvo Bobo

Saturday, April 16, 2011

La mythomanie ou Le Mensonge par Maladie!


Définition et caractéristiques de la mythomanie

La mythomanie a été décrite par DUPRE en 1905. C'est une tendance plus ou moins volontaire et consciente aux mensonges et à la création de récits imaginaires. Alors que le mensonge normal est épisodique, motivé et proportionnel à son but (par exemple le mensonge par charité), le mensonge pathologique est à la base de la fiction fantasmatique du récit du mythomane. La constitution mythomaniaque avec fixation à un stade infantile et grande suggestibilité est propice à la fabulation délirante. Ce sera la base de la fiction délirante du paraphrène confabulant (accès au dossier "paraphrénie").

La mythomanie n'est donc pas seulement l'action de fabuler ni celle de mentir. C'est une véritable constitution, un type de déséquilibre entraînant l'élaboration de récits d'événements et d'actes qui n'ont pas eu lieu mais que le malade fait croire à autrui. Il dit en avoir été le témoin ou l'acteur et s'y décrit souvent dans une position avantageuse, ou au bénéfice secondaire important (par exemple pour rechercher à se faire plaindre). 

Psychopathologie    

FREUD l'abordera par le biais de l'étude de l'hystérie (accès au dossier "hystérie") et de la suggestion, ainsi que de l'autosuggestion. Il y voit la présence d'un clivage du Moi (accès au dossier "mécanisme de défense") expliquant la croyance particulière et le dédoublement de la personnalité dans le récit mythomaniaque.


Une pathologie nécessitant un suivi psychiatrique
La mythomanie résulte d’un trouble psychiatrique. Elle vient d’ailleurs de l’union de deux mots grec et latin très explicites : muthos (légende) et mania (folie). En psychiatrie, le mythomane peut prendre quatre formes : le vaniteux, le pervers qui cherche à escroquer, le malin qui veut dépasser un complexe d’infériorité par des mensonges, et l’errant qui cherche à fuir sa vraie vie. Il est difficile d’aborder le mythomane car si on le suit dans ses fabulations, cela ne l’aidera pas à avancer, et si on lui demande de redescendre de son nuage, il se sentira blessé.

Alors comment réagir face à un mythomane ?
La question n’est pas encore élucidée à 100 % mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudrait le convaincre de se faire aider par un psychiatre. Il ne faut surtout pas le bousculer, le forcer à accepter la réalité, car c’est ce qu’il tente de fuir. Le psychiatre est le plus armé pour identifier les véritables causes d’une telle pathologie. Chaque malade est un cas spécifique, donc l’approche n’est pas la même pour tous. Une analyse profonde sera réalisée afin de trouver la meilleure voie pouvant conduire à la guérison.



Pierre Nord Alexis et le Procès de Consolidation


Né en 1818, au Cap Henry, sous le règne de Christophe, fils d'un grand dignitaire du royaume d'Haïti, Nord Alexis fut inscrit comme page à la Cour du palais de Sans-Souci. Comme c'était là une pratique commode pour le roi qui plaçait ainsi sous sa protection ses enfants naturels, certains affirmeront que Nord Alexis n'était rien de moins que le fils de Henri Christophe. Une hypothèse qui n'est peut-être pas tout à fait farfelue après tout...

Au moment où il s'impose comme président de la République, Nord Alexis avait participé à titre de général à presque toutes les guerres civiles qui tourmentaient la vie nationale de l'époque. Il avait acquis une solide réputation de fin stratège, et on le reconnaissait habituellement comme le meilleur chef de guerre haïtien.

En plus des fonctions politiques et militaires qu'il exerçait, Nord-Alexis était un grand propriétaire terrien et un riche homme d'affaires qui, au sommet de sa prospérité, s'était fait construire au Cap une résidence dont l'architecture s'inspirait des hôtels particuliers les plus cossus de la région parisienne. Nord-Alexis était riche d'un capital énorme, d'un héritage qu'il s'était employé toute sa vie à faire fructifier, et dans sa conception des affaires politiques, les détournements de fonds publics, les gains illicites, le vol représentait le plus grand crime contre la nation.

Il n'est donc pas étonnant que c'est la lutte à la corruption qui marquera le plus la présidence de Nord-Alexis. Après la découverte de ténébreuses irrégularités dans les effets comptables du ministère des Finances par le commissaire Thimoclès Lafontant et les ahurissantes révélations produites par Alexandre Lillavois dans une série d'articles parue dans Le Nouvelliste, le gouvernement engagea immédiatement les procédures administratives afin d'établir les bilans vérifiés de la gestion économique de Simon-Sam, et ordonna une enquête sur les agissements douteux des hauts fonctionnaires lors de la consolidation de la dette flottante de 1897.

Click image for larger version Name: scale_of_justice.jpg Views: 77 Size: 11,4 KB ID: 9145 Description: Le ministre des Finances, Edmond de Lespinasse, juge trop timoré dans la conduite de l'affaire pour avoir reconnu devant les parlementaires ne pas entrevoir l'intérêt et l'urgence d'accuser les responsables fautifs de spéculation et d'abus de privilège, fut immédiatement contraint par le président de remettre sa démission.

Les rapports du tribunal d'instruction criminelle et de la commission spéciale d'enquête arriveront bien assez tôt d'ailleurs pour confirmer l'émission massive de bons frauduleux et divulguer les pratiques de malversation de l'ex-président Simon-Sam, de la haute administration de la Banque nationale d'Haïti, de certains anciens ministres, sénateurs, hauts fonctionnaires et aussi de plusieurs grands commerçants étrangers. Les révélations accablantes et scandaleuses de l'affaire des bons consolidés suscitèrent l'indignation de la presse d'opinion, et le procès auquel il donna lieu restera le plus sensationnel dans les annales judiciaires haïtiennes.

Le Procès de la consolidation souleva la curiosité et la colère du peuple de Port-au-Prince qui se rendit tellement nombreux aux audiences des assises criminelles, que la police et l'armée durent mobiliser d'énormes effectifs, prendre des mesures extraordinaires de sécurité afin d'assurer la protection des accusés. Pour la première fois, le grand public pouvait designer du doigt les fraudeurs, les prébendiers, les administrateurs corrompus, les grands coupables de la faillite de la caisse de l'État, dont le commissaire du gouvernement, maître Pascher Lespes, fustigeait les turpitudes avec une éloquence emphatique et des effets de style qui portaient à fond. Maître Lespes s'attaqua tout particulièrement à la Banque nationale qui, «depuis sa création, disait-il, pareille à la pieuvre, pompe notre sang, c'est-à-dire notre or avec ses tentacules, et n'aurait pas manqué de fournir des généraux à cette légion du vice et de la corruption [il pointe les consolidards] dont chaque être taré qui la compose pue le crime par tons les pores. »

Immédiatement après l'arrestation des prévenus dans le courant du mois de juin 1903, les grandes puissances comme la France et l'Allemagne, envoyaient leurs bateaux de guerre roder dans le golfe de la Gonâve pour intimider le gouvernement haïtien et obtenir la libération de leurs ressortissants inculpés dans cette grossière affaire de fraude financière. Selon le Quai d'Orsay par exemple, les employés français de la Banque nationale ne relevaient aucunement des lois haïtiennes et, par conséquent, n'avaient pas à rendre compte de leurs actes malhonnêtes au gouvernement de Port-au-Prince. Malgré ces rodomontades, Nord-Alexis garda sa rigueur intransigeante et alla jusqu'au bout de ce procès qu'il voulait pédagogique contre les dilapidateurs des deniers nationaux.

Le 25 décembre 1904 enfin, au terme de ce procès retentissant, le jury condamnait plusieurs anciens ministres et les directeurs français de la Banque nationale aux travaux forcés pour faux, usage de faux, vol et recel. Dans une lettre envoyée à son secrétaire d'État, le ministre plénipotentiaire américain Powell reconnaissait qu'«aucun reproche ne peut être fait au gouvernement quant à la conduite du procès. Le procès était absolument équitable et impartial. » Une opinion largement partagée d'ailleurs par les journalistes étrangers, les représentants de la cour d'appel de Paris et par toutes les diplomates accrédités en Haïti.

Parmi les plus célèbres consolidards se trouvaient le directeur de la Banque nationale d'Haïti, le citoyen français Joseph de la Myre-Mory ainsi que ses employés Georges Ohlrich, Rodolphe Tippenhauer, Poute de Puybaudet et Anton Jaegerhuber; les membres de la famille de l'ex-président Tirésias Simon-Sam, sa femme Constance, (une nièce du président Salomon) leurs fils Lycurgue et Démosthène, que l'opinion accusait, à tort ou à raison, d'avoir détourné 12 millions et demi de francs or; enfin les sénateurs et anciens hauts fonctionnaires Frédéric Bernardin, Gédéus Gédéon, Edmond Défly, Pourcely Faine, Admète Malebranche, Fénelon Laraque, Herard Roy, (acquitté) Saint-Fort Colin, François Luxembourg-Cauvin, Cincinnatus Leconte, Tancrède Auguste et Vilbrun Guillaume-Sam.

La classe politique haïtienne et les grands financiers étrangers ne pardonneront pas à Nord-Alexis la ténacité et le courage qu'il a démontré durant l'affaire de la consolidation, ils ne lui feront jamais grâce d'avoir fait garrotter les pillards des fonds publics avant de les mettre devant le tribunal correctionnel pour subir leur procès.

Le civisme intraitable de Nord-Alexis, son sens implacable de la justice et de l'honneur, lui vaudra le tir groupé des avocats de la défense des consolidards, des politiciens condamnés et de certains intellectuels acrimonieux qui traceront un portrait assez peu flatteur du premier président haïtien ayant eu l'audace de rompre avec la tradition de complaisance à l'endroit des fonctionnaires corrompus. Ils se vengeront très férocement contre celui qui tentait d'imposer un nouveau contrat moral dans l'administration des affaires, en le décrivant comme une bête fauve, un animal sauvage, un fossile dégénéré, un militaire consumé par l'ambition et l'orgueil, un dictateur ignorant, une brute sans âme. Nord-Alexis aura donc été payé par l'ingratitude des historiens. Pourtant, le président réagissait simplement en homme de qualité et à la probité irréprochable qui n'attendait pas moins des grands responsables publics.