Définition et caractéristiques de la mythomanie
La mythomanie a été décrite par DUPRE en 1905. C'est une tendance plus ou moins volontaire et consciente aux mensonges et à la création de récits imaginaires. Alors que le mensonge normal est épisodique, motivé et proportionnel à son but (par exemple le mensonge par charité), le mensonge pathologique est à la base de la fiction fantasmatique du récit du mythomane. La constitution mythomaniaque avec fixation à un stade infantile et grande suggestibilité est propice à la fabulation délirante. Ce sera la base de la fiction délirante du paraphrène confabulant (accès au dossier "paraphrénie").
La mythomanie n'est donc pas seulement l'action de fabuler ni celle de mentir. C'est une véritable constitution, un type de déséquilibre entraînant l'élaboration de récits d'événements et d'actes qui n'ont pas eu lieu mais que le malade fait croire à autrui. Il dit en avoir été le témoin ou l'acteur et s'y décrit souvent dans une position avantageuse, ou au bénéfice secondaire important (par exemple pour rechercher à se faire plaindre).
Psychopathologie
FREUD l'abordera par le biais de l'étude de l'hystérie (accès au dossier "hystérie") et de la suggestion, ainsi que de l'autosuggestion. Il y voit la présence d'un clivage du Moi (accès au dossier "mécanisme de défense") expliquant la croyance particulière et le dédoublement de la personnalité dans le récit mythomaniaque.
Une pathologie nécessitant un suivi psychiatrique
La mythomanie résulte d’un trouble psychiatrique. Elle vient d’ailleurs de l’union de deux mots grec et latin très explicites : muthos (légende) et mania (folie). En psychiatrie, le mythomane peut prendre quatre formes : le vaniteux, le pervers qui cherche à escroquer, le malin qui veut dépasser un complexe d’infériorité par des mensonges, et l’errant qui cherche à fuir sa vraie vie. Il est difficile d’aborder le mythomane car si on le suit dans ses fabulations, cela ne l’aidera pas à avancer, et si on lui demande de redescendre de son nuage, il se sentira blessé.
Alors comment réagir face à un mythomane ?
La question n’est pas encore élucidée à 100 % mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudrait le convaincre de se faire aider par un psychiatre. Il ne faut surtout pas le bousculer, le forcer à accepter la réalité, car c’est ce qu’il tente de fuir. Le psychiatre est le plus armé pour identifier les véritables causes d’une telle pathologie. Chaque malade est un cas spécifique, donc l’approche n’est pas la même pour tous. Une analyse profonde sera réalisée afin de trouver la meilleure voie pouvant conduire à la guérison.
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