Par Castro Desroches
« Effrayante et ridicule à la fois cette créature étrange, jamais avare de grossièretés, nous entraîne dans une rocambolesque farce où l’on rit mais où l’on frémit aussi… » (Nadia Ettayeb, introduction de Ubu Roi)
« Martelly n'a qu’à se mettre au boulot et cesser d'emmerder les gens avec ces trouvailles stupides ». C’est ainsi qu’a réagi un internaute, sur le site de Radio Caraïbes, à l’occasion de la dernière bouffonnerie du Président cousu de fil rose. Au fil des jours, Micky Martelly qui ne fait pas dans la dentelle révèle aux fanatiques et confirme pour les sceptiques qu’il est loin, très loin d’avoir l’étoffe d’un chef d’État. Tiré à quatre épingles, il demeure un Président de pacotille dans un pays zombifié, accoutré de haillons roses.
Le Premier ministre désigné accorde sa première interview à... Micky Martelly. Daniel Rouzier, qui est un homme éclairé (il a sa propre compagnie d’électricité) aurait pu protester. Sans tambour ni trompette, il aurait pu apprendre au musicien parvenu que cela ne se passe pas ainsi dans les « pays civilisés ». Il a malheureusement accepté de participer à la mascarade et s’est placé dès le départ dans une situation ridicule, indigne de son statut de super patron.
Presse renvoyée à l’encan. Rôle de second plan. Sur le petit écran : le Chef suprême, devenu derechef journaliste, en train d’interviewer son PM sous les yeux amusés des caméras de la Télévision Nationale d’Haïti.
D’après la Constitution haïtienne, le Premier ministre est le chef du gouvernement. S’il est ratifié par la Chambre, M. Rouzier saura-t-il faire face aux demandes incongrues et loufoques de l’Homo Erectus ? Saura-t-il s’imposer face aux pulsions primitives de ce spécimen décadent de l’Homo Papadocus ?
Appel de la jungle ? Pitit tig se tig. Daniel Gérard Rouzier est le fils du tristement célèbre Gérard Raoul Rouzier, ancien Ministre de Baby Doc et signataire de la loi de censure (9 mai 1979) contre les représentations artistiques. Il a donc de qui tenir. C’est un échantillon authentique de l’oligarchie haïtienne : putschiste, monopoliste et brasseuse d’affaires louches. A la séance de ratification, les parle/menteurs devraient se pencher attentivement sur les redevances de Daniel Rouzier envers le fisc haïtien au cours des sept dernières années. Avant d’essayer de gruger la diaspora, la lumpen bourgeoisie haïtienne devrait apprendre à payer ses propres taxes.
Pour couper court aux critiques acerbes et aux papotages qui ont la tête dure en Haïti, le Président « tête calée » a pris en main la sortie médiatique de son PM. Faisant très peu cas de la Presse locale, il a décidé d’avoir, lui-même, en grande première, un tête-à-tête télévisé avec Daniel Rouzier. Spectacle de soap-opera d’un chef d’entreprise masochiste en train de postuler à un poste dans un bordel de banlieue dirigé par Sweet Micky.
Les salles de spectacle sont fermées dans la République de Port-au-Prince. Prochainement sur grand écran ? Pas même un film muet ou en noir et blanc. On aurait bien aimé voir Le Grand Dictateur de Charlie Chaplin pour se dérider un peu sur ce qui se passe en Haïti. La comédie du pouvoir comme seule distraction possible et imaginable. Voisine Violette viens voir. C’est surréel ce que je vois là dans le trou de la serrure. Pourvu que ça dure deux heures, sans interruption, sans aucune coupure de courant.
Cinéma gratuit pour les curieux dans l’incurie collective. Cauchemar en rose. Film d’épouvante et de catastrophes en slow motion. L’horreur est sortie de l’écran pour s’installer confortablement dans le quotidien. Ailleurs, la fin du Monde prévue pour le 21 mai, a été renvoyée à une date ultérieure. Ici, c’est déjà l’enfer. Appel local à Lucifer.
En moins de deux semaines, Micky Martelly a bien affiché les signalements cliniques de la mégalomanie. A défaut de pouvoir être, il est en mal de paraître à tout bout de champ. Il est tout et partout à la fois. Inaugurations quotidiennes taillées sur mesure. Aucun ruban n’échappe aux ciseaux du nouveau bozo national. Chef suprême, journaliste, polémiste, baladeur, balayeur de rues, amuseur public, ministre de l’éducation, de la défense, de la santé, etc. En tant que rédacteur en « chef », Micky a donné toute la mesure de son talent. Des discours officiels discordants, décousus, emmaillés de fautes dans les deux langues officielles. Par charité chrétienne, les journaux en Haïti devraient corriger les allocutions et les divagations de Micky Martelly avant de les publier. Il y va de l’image du pays tout entier.
M. Daniel Rouzier doit se présenter bientôt devant la Chambre en vue de déballer ce qu’il a dans son macoute. Le concubinage entre le créole et le français donne parfois des contresens tout à fait indépendants de ma volonté. Toutefois, les pratiques macoutiques ont commencé avant même la validation des pouvoirs de Daniel Rouzier. A Delmas, déguerpissement matinal et musclé des victimes du séisme, refugiés sous les tentes. Ceux qui candidement ont voté Micky Martelly commencent déjà à ressentir les contrecoups. A travers le Maire de Delmas, l’ancien putschiste est déjà engagé dans les coups fourrés contre la population. Evidemment, il a cherché à se dédouaner sans toutefois condamner ce ratiboisage arbitraire et imprévu.
Chassé-croisé de négociations pour le partage du pouvoir. Députés, Sénateurs, sinécuristes, affairistes, trafiquants d’influence, dealers, parle/menteurs, affameurs, grands mangeurs, tous les corrompus rompus à l’art de bien magouiller attendent impatiemment. M. Rouzier parle déjà avec la confiance d’un homme qui se sent soutenu par Washington. Parmi ses projets, il y aurait la fermeture du Ministère à la Condition Féminine. Ce gouvernement est très mal placé pour prendre une telle initiative quand on sait que Micky Martelly a une solide réputation de phallocrate pervers et sadique. Dans un pays où les femmes sont constamment abusées et où l’on vient d’élire un individu dérangé dont la seule présence et le discours (byen bande, byen kale) sont susceptibles d’encourager les violeurs, le Ministère à la Condition Féminine est plus que jamais indispensable.
M. Rouzier est un entrepreneur à succès. Dans l’univers ténébreux d’Haïti, il est un grand électrificateur et le courant passe très bien entre Micky Martelly et lui. Il est concessionnaire de voitures. Le Président Micky Martelly est d’avis que chaque jeune haïtien soit à même d’acquérir une petite voiture. Il est Président du Conseil à Food for the Poor. Il a tout ce qu’il faut pour satisfaire les goûts des élus d’un peuple à qui on refuse tout. Même le droit de prendre refuge près des égouts.
Un poste au Parlement ? Ticket à l’enrichissement et à la grande bouffe. On s’attend à ce que Gérard Rouzier (qui s’y connaît bien en alimentation) apporte sur la table des négociations un plat de résistance e très copieux, de l’argent liquide dans des portefeuilles ministériels et des pots-de-vin en vue de faire digérer son dossier.
Dans la platitude des séances de ratification, rien n’est gagné d’avance. On connaît, en effet, l’appétit gargantuesque et le caractère théâtral des parle/menteurs. Double langage, chantage, marchandage, accrochages, ventes aux enchères, dilatoires, réclamations, contorsions. Retournements acrobatiques et airs maussades sous les pressions de l’Ambassade. Autant de pitreries qui sont sources intarissables de calembours et de palabres tête en bas dans une langue bâtarde. Le Master vient d’annuler les Visas qui permettent de Discover American Express. Dieu merci, mon nom ne figure pas sur la liste. Les Lambert croyaient pouvoir bêtiser avec le Blanc, jouer au master brain. On a déjà préparé des Green Cards roses pour la résidence permanente dans les prisons US pour ceux qui veulent donner le carnet.
Carte de visite de Rouzier : catholique bon chic bon genre. Homme très pieux qui prie matin, midi et soir. Mais qu’est-ce qu’il vient chercher dans ce merdier ? Pardon my French. En effet, quel citoyen honorable, en pleine possession de ses facultés, voudrait s’associer à un personnage aussi crapuleux que Micky Martelly ? Voire l’accepter sans nécessité comme « Chef suprême ». S’humilier publiquement en appelant Micky « Président » sans éclater de rire. Comment réagir lorsque Micky Martelly à l’occasion d’une inauguration trouve moyen de comparer un immeuble à un phallus en érection. « byen bande, byen kale. » Voilà à quoi nous en sommes réduits aujourd’hui. Comment donc concilier la piété dont se réclame Rouzier avec la gouaille pornographique de Micky Martelly ? Le pouvoir, dit-on souvent est le plus grand aphrodisiaque. En Haïti, il exerce souvent une attraction irrésistible. A sa décharge, on pourrait signaler que M. Rouzier a hésité pendant trois ou quatre mois (c’est Micky qui l’a dit) avant de céder à la tentation. Cela signifie peut-être qu’il y a encore en lui, caché quelque part, quelques scrupules.
Pour son bonheur, M. Rouzier a trouvé un défenseur intéressant (à défaut d’être intéressé) en la personne d’un ancien condisciple de St Louis de Gonzague. Ce dernier qui cumule les titres de « professeur », « d’historien » et « d’ethnologue » nous apprend des choses intéressantes sur l’économie politique du sous-développement intellectuel : « La richesse étant une grâce divine, nous invitons nos frères et sœurs haïtiens à s'enrichir par le travail bien fait, par l'amour du prochain. » Avant le déguerpissement de toutes les victimes du séisme, nous espérons que ce théoricien génial aura le temps d’aller sous les tentes enseigner à nos frères et sœurs comment acquérir ce « travail » et cette « richesse ». Ce serait autant de gagné pour le pays.
Micky Martelly est en train de créer, à un rythme accéléré, les conditions favorables à une chute précipitée dans la poubelle de l’Histoire. Cette fois, la pintade duvaliériste risque de suffoquer dans l’œuf avant même de prendre son envol. La dictature en gestation va faire face à de grandes vagues de contestation. A commencer par les sinistrés du séisme chassés illégalement de leur camp à six heures du matin par les barbouzes de la Mairie de Delmas. Passez les prendre et ils passeront vous chercher. Si vous voyez dans la foule Sweet Micky (en talons quiquites) en train d’insulter Michel Martelly, gardez votre distance mais n’en soyez pas étonné. Haïti est le pays du cauchemar et de l’illusion d’optique.
Castro Desroches
Cdesroches2000@aol.com
« Effrayante et ridicule à la fois cette créature étrange, jamais avare de grossièretés, nous entraîne dans une rocambolesque farce où l’on rit mais où l’on frémit aussi… » (Nadia Ettayeb, introduction de Ubu Roi)
« Martelly n'a qu’à se mettre au boulot et cesser d'emmerder les gens avec ces trouvailles stupides ». C’est ainsi qu’a réagi un internaute, sur le site de Radio Caraïbes, à l’occasion de la dernière bouffonnerie du Président cousu de fil rose. Au fil des jours, Micky Martelly qui ne fait pas dans la dentelle révèle aux fanatiques et confirme pour les sceptiques qu’il est loin, très loin d’avoir l’étoffe d’un chef d’État. Tiré à quatre épingles, il demeure un Président de pacotille dans un pays zombifié, accoutré de haillons roses.
Le Premier ministre désigné accorde sa première interview à... Micky Martelly. Daniel Rouzier, qui est un homme éclairé (il a sa propre compagnie d’électricité) aurait pu protester. Sans tambour ni trompette, il aurait pu apprendre au musicien parvenu que cela ne se passe pas ainsi dans les « pays civilisés ». Il a malheureusement accepté de participer à la mascarade et s’est placé dès le départ dans une situation ridicule, indigne de son statut de super patron.
Presse renvoyée à l’encan. Rôle de second plan. Sur le petit écran : le Chef suprême, devenu derechef journaliste, en train d’interviewer son PM sous les yeux amusés des caméras de la Télévision Nationale d’Haïti.
D’après la Constitution haïtienne, le Premier ministre est le chef du gouvernement. S’il est ratifié par la Chambre, M. Rouzier saura-t-il faire face aux demandes incongrues et loufoques de l’Homo Erectus ? Saura-t-il s’imposer face aux pulsions primitives de ce spécimen décadent de l’Homo Papadocus ?
Appel de la jungle ? Pitit tig se tig. Daniel Gérard Rouzier est le fils du tristement célèbre Gérard Raoul Rouzier, ancien Ministre de Baby Doc et signataire de la loi de censure (9 mai 1979) contre les représentations artistiques. Il a donc de qui tenir. C’est un échantillon authentique de l’oligarchie haïtienne : putschiste, monopoliste et brasseuse d’affaires louches. A la séance de ratification, les parle/menteurs devraient se pencher attentivement sur les redevances de Daniel Rouzier envers le fisc haïtien au cours des sept dernières années. Avant d’essayer de gruger la diaspora, la lumpen bourgeoisie haïtienne devrait apprendre à payer ses propres taxes.
Pour couper court aux critiques acerbes et aux papotages qui ont la tête dure en Haïti, le Président « tête calée » a pris en main la sortie médiatique de son PM. Faisant très peu cas de la Presse locale, il a décidé d’avoir, lui-même, en grande première, un tête-à-tête télévisé avec Daniel Rouzier. Spectacle de soap-opera d’un chef d’entreprise masochiste en train de postuler à un poste dans un bordel de banlieue dirigé par Sweet Micky.
Les salles de spectacle sont fermées dans la République de Port-au-Prince. Prochainement sur grand écran ? Pas même un film muet ou en noir et blanc. On aurait bien aimé voir Le Grand Dictateur de Charlie Chaplin pour se dérider un peu sur ce qui se passe en Haïti. La comédie du pouvoir comme seule distraction possible et imaginable. Voisine Violette viens voir. C’est surréel ce que je vois là dans le trou de la serrure. Pourvu que ça dure deux heures, sans interruption, sans aucune coupure de courant.
Cinéma gratuit pour les curieux dans l’incurie collective. Cauchemar en rose. Film d’épouvante et de catastrophes en slow motion. L’horreur est sortie de l’écran pour s’installer confortablement dans le quotidien. Ailleurs, la fin du Monde prévue pour le 21 mai, a été renvoyée à une date ultérieure. Ici, c’est déjà l’enfer. Appel local à Lucifer.
En moins de deux semaines, Micky Martelly a bien affiché les signalements cliniques de la mégalomanie. A défaut de pouvoir être, il est en mal de paraître à tout bout de champ. Il est tout et partout à la fois. Inaugurations quotidiennes taillées sur mesure. Aucun ruban n’échappe aux ciseaux du nouveau bozo national. Chef suprême, journaliste, polémiste, baladeur, balayeur de rues, amuseur public, ministre de l’éducation, de la défense, de la santé, etc. En tant que rédacteur en « chef », Micky a donné toute la mesure de son talent. Des discours officiels discordants, décousus, emmaillés de fautes dans les deux langues officielles. Par charité chrétienne, les journaux en Haïti devraient corriger les allocutions et les divagations de Micky Martelly avant de les publier. Il y va de l’image du pays tout entier.
M. Daniel Rouzier doit se présenter bientôt devant la Chambre en vue de déballer ce qu’il a dans son macoute. Le concubinage entre le créole et le français donne parfois des contresens tout à fait indépendants de ma volonté. Toutefois, les pratiques macoutiques ont commencé avant même la validation des pouvoirs de Daniel Rouzier. A Delmas, déguerpissement matinal et musclé des victimes du séisme, refugiés sous les tentes. Ceux qui candidement ont voté Micky Martelly commencent déjà à ressentir les contrecoups. A travers le Maire de Delmas, l’ancien putschiste est déjà engagé dans les coups fourrés contre la population. Evidemment, il a cherché à se dédouaner sans toutefois condamner ce ratiboisage arbitraire et imprévu.
Chassé-croisé de négociations pour le partage du pouvoir. Députés, Sénateurs, sinécuristes, affairistes, trafiquants d’influence, dealers, parle/menteurs, affameurs, grands mangeurs, tous les corrompus rompus à l’art de bien magouiller attendent impatiemment. M. Rouzier parle déjà avec la confiance d’un homme qui se sent soutenu par Washington. Parmi ses projets, il y aurait la fermeture du Ministère à la Condition Féminine. Ce gouvernement est très mal placé pour prendre une telle initiative quand on sait que Micky Martelly a une solide réputation de phallocrate pervers et sadique. Dans un pays où les femmes sont constamment abusées et où l’on vient d’élire un individu dérangé dont la seule présence et le discours (byen bande, byen kale) sont susceptibles d’encourager les violeurs, le Ministère à la Condition Féminine est plus que jamais indispensable.
M. Rouzier est un entrepreneur à succès. Dans l’univers ténébreux d’Haïti, il est un grand électrificateur et le courant passe très bien entre Micky Martelly et lui. Il est concessionnaire de voitures. Le Président Micky Martelly est d’avis que chaque jeune haïtien soit à même d’acquérir une petite voiture. Il est Président du Conseil à Food for the Poor. Il a tout ce qu’il faut pour satisfaire les goûts des élus d’un peuple à qui on refuse tout. Même le droit de prendre refuge près des égouts.
Un poste au Parlement ? Ticket à l’enrichissement et à la grande bouffe. On s’attend à ce que Gérard Rouzier (qui s’y connaît bien en alimentation) apporte sur la table des négociations un plat de résistance e très copieux, de l’argent liquide dans des portefeuilles ministériels et des pots-de-vin en vue de faire digérer son dossier.
Dans la platitude des séances de ratification, rien n’est gagné d’avance. On connaît, en effet, l’appétit gargantuesque et le caractère théâtral des parle/menteurs. Double langage, chantage, marchandage, accrochages, ventes aux enchères, dilatoires, réclamations, contorsions. Retournements acrobatiques et airs maussades sous les pressions de l’Ambassade. Autant de pitreries qui sont sources intarissables de calembours et de palabres tête en bas dans une langue bâtarde. Le Master vient d’annuler les Visas qui permettent de Discover American Express. Dieu merci, mon nom ne figure pas sur la liste. Les Lambert croyaient pouvoir bêtiser avec le Blanc, jouer au master brain. On a déjà préparé des Green Cards roses pour la résidence permanente dans les prisons US pour ceux qui veulent donner le carnet.
Carte de visite de Rouzier : catholique bon chic bon genre. Homme très pieux qui prie matin, midi et soir. Mais qu’est-ce qu’il vient chercher dans ce merdier ? Pardon my French. En effet, quel citoyen honorable, en pleine possession de ses facultés, voudrait s’associer à un personnage aussi crapuleux que Micky Martelly ? Voire l’accepter sans nécessité comme « Chef suprême ». S’humilier publiquement en appelant Micky « Président » sans éclater de rire. Comment réagir lorsque Micky Martelly à l’occasion d’une inauguration trouve moyen de comparer un immeuble à un phallus en érection. « byen bande, byen kale. » Voilà à quoi nous en sommes réduits aujourd’hui. Comment donc concilier la piété dont se réclame Rouzier avec la gouaille pornographique de Micky Martelly ? Le pouvoir, dit-on souvent est le plus grand aphrodisiaque. En Haïti, il exerce souvent une attraction irrésistible. A sa décharge, on pourrait signaler que M. Rouzier a hésité pendant trois ou quatre mois (c’est Micky qui l’a dit) avant de céder à la tentation. Cela signifie peut-être qu’il y a encore en lui, caché quelque part, quelques scrupules.
Pour son bonheur, M. Rouzier a trouvé un défenseur intéressant (à défaut d’être intéressé) en la personne d’un ancien condisciple de St Louis de Gonzague. Ce dernier qui cumule les titres de « professeur », « d’historien » et « d’ethnologue » nous apprend des choses intéressantes sur l’économie politique du sous-développement intellectuel : « La richesse étant une grâce divine, nous invitons nos frères et sœurs haïtiens à s'enrichir par le travail bien fait, par l'amour du prochain. » Avant le déguerpissement de toutes les victimes du séisme, nous espérons que ce théoricien génial aura le temps d’aller sous les tentes enseigner à nos frères et sœurs comment acquérir ce « travail » et cette « richesse ». Ce serait autant de gagné pour le pays.
Micky Martelly est en train de créer, à un rythme accéléré, les conditions favorables à une chute précipitée dans la poubelle de l’Histoire. Cette fois, la pintade duvaliériste risque de suffoquer dans l’œuf avant même de prendre son envol. La dictature en gestation va faire face à de grandes vagues de contestation. A commencer par les sinistrés du séisme chassés illégalement de leur camp à six heures du matin par les barbouzes de la Mairie de Delmas. Passez les prendre et ils passeront vous chercher. Si vous voyez dans la foule Sweet Micky (en talons quiquites) en train d’insulter Michel Martelly, gardez votre distance mais n’en soyez pas étonné. Haïti est le pays du cauchemar et de l’illusion d’optique.
Castro Desroches
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