Des déjà-vus. Des déjà -vécus.

par Mirvaldy B. Joseph

Je sens monter l'odeur d’une fumée,  un piment brûlé, un air irrespirable.  Le pays traverse une impasse difficile mais familière. Des déjà-vus. Des déjà -vécus.  

 On pressent le pire. Le Chaos caractéristique du quotidien de la politique haïtienne rôde dans les parages. Mis en scène, mesquineries, règlement de compte, rancunes personnelles, conflits,  élections, alliances contre-nature, blocage.  Le tout pullule tels des champignons sauvages.

Des nez fins de l'assistance croient flairer une nauséabonde partie d'Échec.  Des  obscurs déplacements de pions défilés vers un échec et mate certain de l'adversaire. Quel Adversaire! Toute l’assistance, le souffle retenu,  attend la dernière action, pas pour applaudir le vainqueur mais Pleurer le pays.  Le roi sera coincé,  menacé de capture  et tombera. Et de loin, s'approchent les cafards, les mercenaires. Ils lèchent les lèvres,  frottent les mains... Ils se préparent sans doute à la séparation prochaine du butin. "Du régal pour les Vautours!"

Si sinistre que soient ces Ténèbres, j'ose croire en la percée éventuel du Jour. Une lumière d'optimisme qui permettra  à la jeunesse de rester sur leur qui-vive.  Incarner cette ultime voix de la raison, qui met en alerte et rappelle à l'ordre, doit demeurer pour elle un devoir de Patrie, si patrie elle est encore! C'est l'unique posture qui saura maintenir certains de nos acquis démocratiques et la survie d'une nation en branle.

Les "dos au mur " et "les débats contradictoires" sont les poumons des combats politiques dans les états démocratiques. Mais l'idée d'Anéantir complètement l'adversaire et tout l'univers qui le contient, doit cesser de  rimer aux alternatives de solution de nos luttes intestines. Il n' a jamais eu de gagnant dans ces combats. Le peuple  et le pays en a toujours été le grand Perdant.

Seul une culture de compromis entre acteurs permet à un peuple de grandir, de mûrir,  et d'avancer.  «Etre en désaccord sans être déplorable et fâcheux »  aide une nation à se construire plus vite qu'elle n' en pense. Le manque de bon sens a toujours été le plus grand handicap de nos leaders. Des Insensés de l'extreme.  Les extrêmes! le couloir de Dieu et du diable et non des Humains.

"Quoi qu'il en soit les litiges, les affrontements, les désaccords, les adversités et les divergences de la conjoncture, il est temps de reconnaitre qu'il y a des erreurs qu'on ne pourra plus commettre, et des fantasmes qui ne nous hanteront plus JAMAIS."

Mirvaldy B. Joseph